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Méditerranée : plusieurs centaines de migrants sont toujours bloqués en mer, notamment à bord de l'"Ocean Viking"

Plus de 230 migrants se trouvent à bord du bateau de sauvetage de SOS Méditerranée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des migrants à bord du navire "Ocean Viking", en Méditerranée, le 5 novembre 2022. (VINCENZO CIRCOSTA / ANADOLU AGENCY / AFP)

Des centaines de migrants restaient bloqués mardi 8 novembre au large de l'Italie sur des navires humanitaires, notamment celui de l'ONG SOS Méditerranée, l'Ocean Viking, dont le sort a déclenché en soirée une querelle diplomatique entre la France et l'Italie. Après des jours, voire des semaines en mer, trois navires ambulances ayant secouru des migrants qui tentaient la traversée entre les côtes nord-africaines et l'Europe ont obtenu l'autorisation d'accoster dans des ports italiens. Mais Rome n'a autorisé qu'une partie des rescapés à descendre à quai, au grand dam des organisations humanitaires.

590 personnes ont pu débarquer

Le Rise Above, navire de l'ONG allemande Lifeline, a pu faire descendre mardi matin à Reggio Calabria, dans la pointe sud de la botte italienne, la totalité des 89 migrants à son bord. Six migrants en avaient été évacués dimanche pour raisons médicales. Le navire battant pavillon allemand Humanity 1, de l'ONG SOS Humanity, a été autorisé à accoster dimanche à Catane, en Sicile, pour débarquer 144 personnes, essentiellement des femmes et des mineurs. Mais l'Italie a refusé 35 hommes majeurs. Le Geo Barents, navire de Médecins sans frontières (MSF) battant pavillon norvégien, a également accosté dimanche soir à Catane : 357 personnes ont pu débarquer, dont des enfants, mais l'entrée a été refusée à 215 autres.

L'Ocean Viking, de l'ONG européenne SOS Méditerranée, qui bat aussi pavillon de la Norvège, n'a en revanche pas reçu le feu vert pour accoster en Italie. Il naviguait mardi matin au large du port sicilien de Syracuse. "Face au silence assourdissant de l'Italie", SOS Méditerranée a déclaré avoir demandé mardi à la France d'assigner un port sûr à l'Ocean Viking qui "devrait arriver dans les eaux internationales près de la Corse le 10 novembre""Cette solution extrême est le résultat d'un échec critique et dramatique de tous les Etats membres de l'Union européenne et des Etats associés à faciliter la désignation d'un lieu sûr", a insisté l'ONG.

Paris dénonce le "comportement inacceptable" de Rome

Le gouvernement français a dénoncé mardi soir le "comportement inacceptable" des autorités italiennes qui est "contraire au droit de la mer et à l'esprit de solidarité européenne", a déclaré une source gouvernementale française à l'AFP. "Nous attendons autre chose d'un pays qui est aujourd'hui le premier bénéficiaire du mécanisme de solidarité européen", a-t-elle ajouté. Sur franceinfo, mercredi matin, Olivier Véran a estimé que l'Italie devait "jouer son rôle" et "respecter ses engagements européens".

Plus tôt dans la soirée, la nouvelle Première ministre italienne d'extrême droite Giorgia Meloni avait remercié la France qui, selon elle, acceptait d'accueillir l'Ocean Viking dans un de ses ports. Mais le ministère français de l'Intérieur a précisé que le navire se trouvait "pour l'instant" dans les "eaux italiennes", "jusqu'à demain (mercredi) midi au moins".

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