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Lampedusa : "Cette gestion de la question migratoire va aboutir à une catastrophe à l'échelle du continent", redoute Raphaël Glucksmann

Invité de France Inter, l'eurodéputé critique la suspension par l'Allemagne de l'accueil de demandeurs d'asile en provenance d'Italie, alors que 7 000 exilés ont débarqué à Lampedusa en 48 heures.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'eurodéputé Raphaël Glucksmann sur France Inter le 7 avril 2023 (FRANCE INTER)

"Cette gestion nationale de la question migratoire va aboutir à une catastrophe à l'échelle du continent", a réagi vendredi 15 septembre sur France Inter, Raphaël Glucksmann, député européen Place publique. "Nous ne pouvons pas laisser l’Europe se détricoter sur la question migratoire", ajoute-t-il.

>> Les autorités italiennes dépassées par les pics d'arrivées de migrants sur l'île de Lampedusa

Depuis 48 heures, plus de 7 000 exilés ont débarqué sur la petite île de Lampedusa, en Italie. En dépit des accords européens, l'Allemagne a annoncé mercredi 13 septembre suspendre l'accueil volontaire de demandeurs d'asile en provenance d'Italie, en raison d'une "forte pression migratoire" et du refus de Rome d'appliquer ces mêmes accords. 

Ce que fait l’Allemagne est dangereux, risqué

Raphaël Glucksmann

à France Inter

Raphaël Glucksmann estime que ce manque de solidarité entre pays européens, "à chaque fois qu'il y a une pression", mènera "à l’implosion de l’Union européenne". Selon lui, l'ex-chancelière allemande Angela Merkel a permis à "l'Europe de ne pas imploser" en 2015, au moment de la "crise des réfugiés syriens".

L'eurodéputé Place publique – candidat aux prochaines élections européennes en juin 2024 – "va pousser pour une politique migratoire commune parce qu'on ne peut pas laisser les pays d'entrée seuls". Car "sans mécanisme de solidarité, il ne faut pas s'étonner que l'extrême droite gagne en Italie". Raphaël Glucksmann insiste : la question migratoire est "une question européenne". Il assure que le Parlement européen "porte depuis des années" une politique migratoire commune.

Mais qui bloque ? Ce sont les États, y compris la France

Raphaël Glucksmann

à France Inter

Il "espère que la France portera au Conseil européen une solution européenne, ce qu'elle n'a pas fait jusqu'à présent", souligne-t-il. Un message qu'il adresse au chef de l'État, Emmanuel Macron : "Quand on fait des meetings avec des drapeaux européens dans les salles et qu'on se pose en président le plus pro-européen jamais élu dans notre pays, eh bien c'est lors de débats comme celui-ci, qu'on doit montrer qu'on est Européen".

Candidate également aux élections européennes, Marion Maréchal (Reconquête) s'est rendue jeudi 14 septembre sur l'île de Lampedusa pour apporter son soutien "à l'Italie abandonnée par l'Union européenne" face à cette "submersion migratoire". Des termes qui font bondir Raphaël Glucksmann : "Aujourd'hui, on laisse les gens mourir en Méditerranée, on transforme notre mer en cimetière. Mais la conséquence de l'utilisation de ces mots, c'est d'envoyer des bateaux de guerre pour tirer sur les bateaux [de migrants]." Le député européen appelle à ne "pas laisser les mots de l'extrême droite contaminer notre débat public". Une "rhétorique" qu'il "combattra toujours".

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