Cet article date de plus de treize ans.

Hôpital : les urgentistes en appellent à l'Elysée

Le principal syndicat de médecins urgentistes de France, l’Amuf, demande au président Nicolas Sarkozy de prendre des mesures immédiates après le décès d'un patient imputé à un manque de places à l'hôpital.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

L'Amuf estime que les hôpitaux, notamment à Paris, ne sont plus en mesure d'assurer la sécurité des malades en raison des fermetures de lits et de services décidés par mesure d'économie en cette fin d'année. Un patient cardiaque de 57 ans est mort dimanche, après avoir été refusé dans 24 hôpitaux de la région parisienne selon le ministère - 27 selon l'Amuf - pendant six heures avant d'être admis, trop tard, à l'hôpital Lariboisière de la capitale.

Roselyne Bachelot nie tout problème de moyens et a écarté lundi tout rappel de personnels et tout plan d'urgence. Tout en admettant que la région parisienne, une zone d'une dizaine de millions d'habitants, ne comptait dimanche que onze lits de réanimation disponibles répartis dans 10 hôpitaux, elle a imputé le décès du malade cardiaque à un problème de diagnostic, d'orientation et d'organisation. Pour elle, la polémique sur les hôpitaux a un but politique. "Je dis aux Français qu'il faut qu'ils aient confiance dans l'hôpital public. On ne peut pas laisser l'hôpital public attaqué de cette façon".

Plan d’urgence

"M. le président, nous souhaitons vous alerter avec solennité, et en toute responsabilité sur la gravité de la situation et vous inviter à prendre immédiatement des mesures conservatoires avant qu'une catastrophe sanitaire ne se produise", écrit Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France . Dans ce courrier transmis à la presse, il dénonce "l'irresponsabilité" de la ministre de la Santé et se dit à l'entière disposition du chef de l'Etat "pour travailler sans délais à la résolution de cette crise majeure qui touche les services d'urgence SAMU et SMUR de nos hôpitaux".

Encore des difficultés à venir ?

Pour la Fédération hospitalière de France, présidée par l'ancien ministre socialiste Claude Evin, "mettre en cause globalement les hôpitaux publics, sur la base de plusieurs dysfonctionnements, alors que ceux-ci accueillent chaque année près de treize millions de Français dans les services d'urgence, est profondément injuste et irresponsable". La FHF, qui déplore régulièrement le sous-financement de l'hôpital public, estime que "les hôpitaux risquent de connaître d'importantes difficultés de fonctionnement à l'avenir, compte tenu des contraintes budgétaires croissantes qui leur sont imposées".

Caroline Caldier avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.