Cyberharcèlement : "J'ai presque l'impression qu'il faut être mort pour faire réagir la justice", alerte la chanteuse Hoshi qui a reçu 5 000 menaces de mort

"On se dit que c'est un message par-ci, un message par-là, mais non, ça a été 5 000 messages après ma prestation aux Victoires de la musique où j'ai embrassé une danseuse", explique l'artiste Hoshi, mercredi 18 janvier sur France Inter. L'auteure, compositrice et interprète a pris la parole la semaine dernière sur les réseaux sociaux pour dénoncer le cyberharcèlement dont elle est victime depuis trois ans.

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C'est donc au lendemain des Victoires de la musique 2020 qu'Hoshi a commencé à recevoir ces messages : "On va trouver ton adresse", "On va te tuer", "On va violer, tuer ta mère". "J'ai reçu 5 000 messages de mort - en dehors des insultes - et ce depuis trois ans". Pour elle, c'est avant tout "de l'homophobie" puisque "c'est venu de ce baiser aux Victoires de la musique. Les premières personnes qui sont venues m'attaquer, c'était des gens qui s'associaient à La Manif pour tous". Selon l'artiste, il n'y a pas de profil type, "il y a tous les âges, ça peut être n'importe qui et donc c'est ça qui est dangereux".

La chanteuse - qui a perdu 10 kilos et qui dit avoir peur tout le temps - explique que ça a changé sa vie : "J'ai dû déménager parce que j'avais peur qu'ils viennent jusque chez moi, ils n'étaient pas loin d'avoir trouvé mon adresse. J'ai dû revoir ma manière de vivre. Je ne pouvais plus sortir toute seule. Ça fait trois ans que je ne suis pas sortie toute seule par traumatisme, mais aussi par peur". Et cette crainte : "Sur 5 000 messages, je me dis qu'il y en a peut-être un qui va passer à l'acte".

Sur le plan judiciaire, Hoshi affirme avoir déposé plainte, "quelques mineurs ont été mis en cause, mais ils ne seront pas poursuivis", regrette-t-elle. "Sur les 5 000 menaces et toute l'enquête une seule personne est soupçonnée. Une seule personne sera entendue au mois de juin. Ce n'est pas possible", dénonce-t-elle avant d'admettre ne plus avoir "confiance" en la justice française. 

"Ce n'est pas un litige. Je ne me suis pas embrouillée avec une seule personne. Ce sont des raids massifs. Ça leur donne presque raison en fait. Ça leur donne envie de continuer. Qui sera le prochain ou la prochaine ?"

La chanteuse Hoshi

à France Inter

Fatiguée par la situation et déçue par la réponse judiciaire, l'artiste déclare même : "C'est horrible ce que je vais dire, mais j'ai presque l'impression qu'il faut être mort pour faire réagir la justice. Tant que ce n'est que des menaces ce n'est pas pris au sérieux, mais pourtant ça tue de l'intérieur".