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Violences sexuelles faites aux enfants : "Il faut absolument que les médecins s'emparent de ces thématiques", demande l'Ordre

La Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) préconise une obligation de signalement pour les médecins et que ceux-ci soient protégés de poursuites disciplinaires. Seulement  5% des signalements émanent de médecins.

Article rédigé par franceinfo
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"Le signalement des sévices sexuels est une obligation qui s'inscrit dans le Code de déontologie médicale", rappelle Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi, vice-présidente du conseil de l'Ordre des médecins. (THOMAS JOUHANNAUD / MAXPPP)

"Il faut absolument que les médecins s'emparent de ces thématiques le plus vite possible pour faire du dépistage-repérage et orienter les victimes", demande jeudi 31 mars sur franceinfo la vice-présidente du conseil de l'Ordre des médecins Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi. Alors que la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) préconise une obligation de signalement pour les médecins et que ceux-ci soient protégés de poursuites disciplinaires, Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi assure que "les médecins n'ont pas vraiment peur de signaler les violences".

>> VIDEO. Violences sexuelles faites aux enfants : "La priorité est de mettre en sécurité" les victimes, intime le co-président de la Ciivise

La Commission inceste regrette que seulement 5% des signalements de violences sexuelles sur les enfants soient faits par les médecins. "Le signalement des sévices sexuelles s'inscrit dans une obligation de protection", rappelle Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi. "Le médecin doit tout mettre en œuvre pour protéger l'enfant, sur le plan médical, sur le plan médico-social et sur le plan médico-judiciaire", assure la médecin généraliste, également présidente du Comité national des violences intrafamiliales. "Quand le risque est grave, c'est un signalement auprès du procureur de la République, quand c'est une suspicion, c'est une information à la cellule départementale de recueil des informations préoccupantes (CRIP)".

Les médecins exposés aux représailles pour violation du secret médical

Un médecin qui alerte sur une situation de violences peut s'exposer à des poursuites, telles qu'une saisine du conseil de l'Ordre des médecins, pour avoir levé le secret médical. La Ciivise recommande de suspendre ces poursuites disciplinaires. "Toute personne a le droit de porter plainte auprès de l'ordre des médecins (...) et l'institution ordinale n'a pas le pouvoir d'arrêter une procédure", rappelle encore Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi. "Malheureusement, et on en est indignés, ce peut être l'auteur des violences, et je peux vous dire que tout est mis en oeuvre pour pouvoir entourer le professionel et l'aider à construire son dossier", indique la vice-présidente du conseil de l'Ordre des médecins. Afin de "gérer le risque de représailles", des commissions 'vigilance violence sécurité" ont été créées au sein des conseils départementaux de l'Ordre des médecins, explique Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi.

Pour améliorer le signalement des violences sexuelles faites aux enfants, le conseil de l'Ordre des médecins espère que "chaque département sera muni d'une unité d'accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED) qui pourra fonctionner 24/24", indique sa vice-présidente. Lorsqu'elles existent, les médecins peuvent "orienter vers ces unités spécialisées", précise Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi. "Ce genre de situations complexes doit être géré en toute collégialité, dans l'intérêt de la victime."

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