Polémique autour de "J'accuse" de Roman Polanski : "Non, je n'irai pas le voir", affirme Sibeth Ndiaye
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, n'appelle cependant pas au boycott du film de Roman Polanski.
Le film "J'accuse", reconstitution de l'affaire Dreyfus par Roman Polanski, est sorti en salles mercredi alors que le réalisateur est visé par une nouvelle accusation de viol. Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a indiqué jeudi sur France Inter qu'elle n'ira pas voir le film. "Non, je n'irai pas le voir parce que j'ai besoin, quand je vais assister à un spectacle, de partager quelque chose avec celui qui l'a créé. Je ne crois pas partager grand-chose avec un homme qui porte de telles accusations sur lui", a-t-elle expliqué.
"Je n'appelle pas au boycott du film parce que je crois qu'il faut conserver un peu de raison. Il faut garder les pieds sur terre. On ne peut pas condamner quelqu'un en absence de toute décision de justice. Je pense que c'est important que la parole se libère, que les témoignages du passé permettent peut-être à des femmes aujourd'hui de dire les choses. Mais il faut aller en justice", a ajouté Sibeth Ndiaye.
La promotion du film, récompensé par le Grand prix du jury à Venise, a été perturbée, les acteurs Jean Dujardin et Emmanuelle Seigner ayant annulé des interviews, tandis que des émissions enregistrées avec Louis Garrel n'ont pas été diffusées ces derniers jours. Mardi soir, quelques dizaines de féministes ont bloqué une avant-première dans un cinéma parisien en scandant "Polanski violeur, cinémas coupables" et en brandissant des pancartes sur lesquelles était inscrit "Polanski persécute les femmes", appelant tous les cinémas à arrêter de projeter le film et les spectateurs à le boycotter.
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