#MeToo : une centaine de personnalités réclament une "loi intégrale" sur les violences sexuelles

Dans une tribune publiée par "Le Monde", Isabelle Adjani, Emmanuelle Béart ou encore Juliette Binoche demandent notamment de "clarifier la définition du viol et du consentement" et d'"introduire celle de l'inceste" dans la loi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les actrices Isabelle Adjani et Emmanuelle Béart (qui figurent parmi les signataires) à Paris, le 19 novembre 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Qui nous écoute vraiment ?" : sept ans après le lancement du mouvement #Metoo, cent personnalités, dont de nombreuses actrices, réclament, dans une tribune publiée mardi 14 mai dans Le Monde, une loi intégrale contre les violences sexuelles"Nous sommes 100, mais en réalité, nous sommes des centaines de milliers", écrivent les signataires. "Nos prises de parole #MeToo ont révélé une réalité plongée dans le déni : les violences sexistes et sexuelles sont systémiques, pas exceptionnelles. Pour autant, une affaire semble en chasser une autre, qui nous écoute vraiment ?"

Les actrices Isabelle Adjani, Charlotte Arnould, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Emma de Caunes, Judith Godrèche, Isild Le Besco et Muriel Robin ainsi que les autrices Leila Slimani, Christine Angot et Vanessa Springora ou encore le comédien Philippe Torreton ont notamment signé le texte.

"Nous ne sommes pas des chiffres : femmes et hommes de tous milieux professionnels, nous nous rassemblons pour demander une loi intégrale contre les violences sexuelles et sexistes, ambitieuse et dotée de moyens. Car malgré le courage des victimes, c'est l'impunité qui grandit."

Les signataires de la tribune

dans "Le Monde"

Les signataires jugent notamment "inacceptable" que le taux de classement sans suite des plaintes pour violences sexuelles "ait atteint le taux délirant de 94% en 2022" et préviennent qu'ils n'acceptent plus "les effets d'annonce sans suite""L'ajout du seul mot consentement dans la loi ne permettra pas de rattraper le retard abyssal de la France en la matière", estiment les signataires, en référence à l'engagement pris en mars par Emmanuel Macron.

Tous demandent "une loi intégrale qui permettra de clarifier, entre autres, la définition du viol et du consentement, introduire celle de l'inceste, de juger les violeurs en série pour tous les viols connus, d'élargir les ordonnances de protection aux victimes de viols, de faciliter la collecte de preuves, de créer des brigades spécialisées, d'interdire les enquêtes sur le passé sexuel des victimes". Cette loi doit également permettre "un accès immédiat et gratuit à des soins en psycho-traumatologie, de donner enfin les moyens financiers à cette politique publique et aux associations qui la mettent en place", ajoutent-ils.

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