#MeToo à l’hôpital : "On ne touche pas au médecin, on ne touche pas [aux] gens qui ont le pouvoir", assure la journaliste indépendante Cécile Andrzejewski

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#MeToo à l’hôpital : "On ne touche pas au médecin, on ne touche pas [aux] gens qui ont le pouvoir", assure la journaliste indépendante Cécile Andrzejewski V2
Article rédigé par franceinfo - J. Baron
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Cécile Andrzejewski, auteure de "Silence sous la blouse", s’exprime jeudi 11 avril sur le plateau de franceinfo. Elle réagit notamment à la parution d’une enquête dans le magazine "Paris Match", dans laquelle l'infectiologue Karine Lacombe accuse l’urgentiste Patrick Pelloux de harcèlement sexuel.

Dans une enquête de Paris Match, l'infectiologue Karine Lacombe accuse l'urgentiste Patrick Pelloux de harcèlement sexuel. La journaliste indépendante Cécile Andrzejewski, également auteure du livre-enquête Silence sous la blouse (éditions Fayard), réagit sur franceinfo, jeudi 11 avril.

"Ça fait des années que les professionnels de l’hôpital parlent et tentent de se faire entendre sur ce qui est leur réalité. On a tendance à voir l’hôpital comme un lieu où il y a une majorité de femmes, (…) ce qui est vrai. Sauf qu’en fait, la question reste entre quelles mains est le pouvoir, qui a du pouvoir sur les autres ? Malheureusement, à l’hôpital comme ailleurs, la structure hiérarchique fait qu’en haut de la pyramide se trouvent assez souvent des hommes, qui ont un certain pouvoir et qui se savent intouchables et vont parfois en abuser", analyse-t-elle.

"Une très forte culture du chef"

Dans son livre, Cécile Andrzejewski évoque la culture du secret. À l’hôpital, "plusieurs choses se croisent", indique la journaliste : d’une part "une très forte culture du chef, le grand chirurgien, le grand médecin", des gens avec "un pouvoir très fort sur tout le service où ils évoluent", et de l’autre, "beaucoup de choses qui restent à l’hôpital", par exemple après la perte de patients. "Si on vit quelque chose de difficile, parce que le chef a mis une main dans la culotte, (…) se colle à une interne, (…) on ne va pas non plus le raconter", poursuit-elle.

Cécile Andrzejewski signale une "impunité totale" des agresseurs présumés. "Toutes les personnes que j’ai rencontrées pour mon enquête (…) savaient que le jour où elles allaient parler, c’étaient elles qui allaient prendre la porte", assure la journaliste. "Parce qu’en fait, on ne touche pas au chef, on ne touche pas au médecin, on ne touche pas à ces gens qui ont le pouvoir, qui sont installés et qui en abusent", conclut Cécile Andrzejewski.

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