Les propos du pape sur l'abbé Pierre "encouragent" un "travail de vérité", estiment les évêques de France

Le pape François a déclaré vendredi que le Vatican avait été informé des accusations de violences sexuelles visant l'homme d'Eglise, au moins "après [s]a mort", qualifiant le fondateur d'Emmaüs de "terrible pécheur".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'association Mouv Enfants manifeste devant le siège d'Emmaüs, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 10 septembre 2024. (HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS / AFP)

"Nous saluons les déclarations du Saint-Père appelant à faire toute la lumière, et à lutter résolument et collectivement contre tous types d'abus au sein de l'Eglise et de la société". Dans un communiqué transmis samedi 14 septembre, la Conférence des évêques de France (CEF) a estimé que les propos du pape François sur l'abbé Pierre allaient dans "le sens du travail douloureux et long qu'a engagé l'Eglise en France depuis la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase)".  

Lors d'une conférence de presse, le pape François a déclaré vendredi que le Vatican avait été informé des accusations de violences sexuelles visant l'abbé Pierre, au moins "après [s]a mort" en 2007, qualifiant le fondateur d'Emmaüs de "terrible pécheur".

Les propos du pape "encouragent à ce travail de vérité et de clarification historique autour de l'abbé Pierre, que nous appelons de nos vœux et que nous voulons aider, en ouvrant nos archives dès à présent", a souligné la CEF.

Ouverture des archives diocésaines

Dans ses propos tenus vendredi, le pape François n'a cependant pas précisé si le Saint-Siège disposait d'archives attestant des accusations émises à l'encontre de l'abbé Pierre et si, le cas échéant, il était question d'en autoriser l'accès.

Les propos du pape "sont vagues et confus" et "seraient à clarifier", a ainsi nuancé une source proche du dossier interrogée par l'AFP. Selon cette dernière, "on ne sait pas à quoi le pape a voulu faire allusion". "En France, les évêques se réjouiraient évidemment que le Saint-Siège ouvre ses archives à propos de l'abbé Pierre. La question reste de savoir si le Saint-Siège avait connaissance de bruits ou de faits, et lesquels", a poursuivi cette source. 

Jeudi, le CEF a annoncé l'ouverture de ses archives. Le lendemain, l'évêque du diocèse de Grenoble-Vienne, auquel était rattaché l'abbé Pierre, a annoncé lever lui aussi le délai de communicabilité de ses archives diocésaines concernant l'homme d'Eglise mort en 2007 et accusé de violences sexuelles dans de nombreux témoignages de femmes qui ont croisé sa route tout au long de sa vie. Tous les documents conservés seront "consultables dès à présent par toutes les personnes habilitées et accréditées : chercheurs, membres de la commission d'experts annoncée par Emmaüs, et les journalistes enquêtant sur l'abbé Pierre", précise le communiqué du diocèse.

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