L'Union européenne annonce une série de sanctions contre des responsables de violations des droits des femmes dans six pays
C'est une démarche inédite et symbolique à la veille du 8 mars. L'Union européenne a adopté, mardi 7 mars, des sanctions contre des responsables de violences sexuelles et de violations des droits des femmes dans six pays, dont l'Afghanistan, l'Iran et la Russie. Ces sanctions concernent aussi le Soudan du Sud, la Birmanie, et la Syrie. Il s'agit d'une première au sein de l'UE à l'encontre d'auteurs de violences sexuelles, a souligné le ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra.
"En imposant ces sanctions, nous envoyons un message clair aux coupables que leurs crimes ne resteront pas impunis", a déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra. "Ces crimes horribles et inhumains ont des conséquences. C'est aussi un message aux victimes : l'UE vous soutiendra, où que vous soyez dans le monde".
Les violences sexuelles comme "tactique de guerre"
Parmi les personnes sanctionnées par des gels d'avoirs et une interdiction d'entrée dans l'UE figurent deux responsables talibans : le ministre de l'Enseignement supérieur Neda Mohammad Nadeem, "responsable de la violation généralisée du droit des femmes à l'éducation" et le ministre de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice Mohammad Khalid Hanafi. Un responsable de la police de Moscou, Alexandre Fedorinov, et l'un de ses subordonnés, Ivan Ryabov, sont aussi visés, accusés d'arrestations arbitraires et de tortures de manifestantes anti-guerre. De même que deux hauts responsables militaires russes, Nikolaï Kouznetsov et Ramil Ibatoulline, pour des violences sexuelles et viols commis par des hommes sous leur commandement en Ukraine en mars et avril 2022.
Deux responsables locaux du Soudan du Sud, à la tête de milices pro-gouvernementales, Gatluak Nyang Hoth et Gordon Koang Biel, sont sanctionnés pour "usage systématique des violences sexuelles comme tactique de guerre". Également dans le viseur européen, le vice-ministre birman de l'Intérieur, Toe Ui. Il est accusé d'avoir permis au personnel de la sécurité militaire sous son autorité de recourir à "la nudité forcée, aux viols, aux électrochocs, aux brûlures des parties génitales et aux violences excessives lors des détentions arbitraires et des interrogatoires d'hommes, de femmes" et notamment "de membres de la communauté LGBTQI".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.