Commission d'enquête de l'Assemblée sur les violences dans le cinéma : "Nous allons travailler pendant six mois pour faire un état des lieux"

Le but est d'"essayer d’identifier les mécanismes et les défaillances qui aboutissent aux faits incriminés". Plusieurs dizaines d'auditions sont prévues.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'Assemblée nationale, le 13 mai 2024. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / VIA AFP)

"Le but est de multiplier les auditions et nous allons travailler pendant six mois pour faire un état des lieux de la situation" sur les violences dénoncées notamment dans le cinéma, a affirmé mercredi 22 mai sur France Bleu Berry le député Renaissance du Cher, François Cormier-Bouligeon, désigné secrétaire de la commission d’enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité.

La création de cette instance a été demandée par Judith Godrèche, devenue l'une des figures du mouvement #MeToo en France et qui a porté plainte contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques remontant à son adolescence. Cette commission va investiguer pendant six mois pour "essayer d’identifier les mécanismes et les défaillances qui aboutissent aux faits incriminés", a-t-il expliqué. "Nous allons émettre des recommandations pour essayer de renforcer le droit, pour protéger", a poursuivi l'élu du Cher. "Il faut à la fois libérer la parole et protéger la présomption d'innocence, ce n'est vraiment pas un sujet simple et le juriste que je suis se pose énormément de questions", a-t-il affirmé.

"La justice s'occupera du cas des auteurs, pas nous"

"Le chantier est vaste", a prévenu François Cormier-Bouligeon, d'autant qu'avec la tenue des Jeux olympiques et les vacances parlementaires, cela porte à environ dix semaines seulement le temps dont dispose la Commission pour réaliser ses travaux. La rapporteure écologiste Francesca Pasquini précise auprès de France Culture que l'instance "ne travaillera pas dans l'urgence" pour aboutir à des "recommandations d'ordre législatives mais pas que".

Plusieurs dizaines d'auditions sont prévues dans les prochaines semaines de tous les acteurs de la prévention des violences sexuelles et sexistes, mais aussi des victimes dont les témoignages sont indispensables, même s'ils pourraient se confronter au traitement de certaines affaires par la justice. "C'est la justice qui s'occupera du cas des auteurs, pas nous. Nous on doit s'occuper du système et de ce qui le rend malsain", a prévenu le président de cette commission, Erwan Balanant (MoDem). "On ne va pas être là pour se faire plaisir, pour jouer les procureurs dans cette commission", a-t-il ajouté.

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