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Grande Guerre : l'incroyable destin du soldat Trébuchon

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Grande Guerre : l'incroyable destin du soldat Trébuchon
Grande Guerre : l'incroyable destin du soldat Trébuchon Grande Guerre : l'incroyable destin du soldat Trébuchon
Article rédigé par France 3
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La France va rendre hommage à un poilu au destin exceptionnel à l'occasion des commémorations du 11-Novembre.

Augustin Trébuchon est mort le 11 novembre 1918, à 10h50, dix minutes seulement avant l'entrée en vigueur de l'armistice de la Grande Guerre. Une histoire longtemps tenue secrète par les autorités. Parmi les 9 millions de soldats morts, il est peut-être le dernier.

Il aurait pu rester toute sa vie dans ses paisibles montagnes, à Le Malzieux-Forain en Lozère. En 1914, Augustin est hébergé dans une ferme. Il n'est pas obligé de partir à la guerre, car il a 36 ans. Pourtant, le berger s'engage. Cent ans plus tard, ses descendants cherchent à comprendre. "Il n'a aucune bonne raison de quitter ce coin et un métier qu'il aime", rappelle Lucien Trébuchon, son petit-neveu. "Je pense que le sens du devoir, à cette époque, était beaucoup plus développé, et voir tous ces hommes partir, il ne pouvait pas rester là", avance comme hypothèse Yvonne Walk, une de ses petites-nièces.

Il sera de toutes les batailles

L'enfer des tranchées, c'est ce que va découvrir le soldat Trébuchon. Engagé en 1914, il est de toutes les batailles : la Somme, le Chemin des Dames, Verdun. Il en réchappera toujours. "D'après les éléments connu, il était très bon soldat. Il était première classe", souligne son petit-neveu.

Dans les Ardennes, le 11 novembre 1918, son régiment est à Vrigne-Meuse et il vient de franchir la Meuse. C'est un jour crucial, à 200 km de là, les états-majors allemands et français sont en train de négocier. L'armistice est signé à cinq heures du matin. Mais sur le front, le cessez-le-feu n'est prévu qu'à 11 heures. Les combats se poursuivent. L'artillerie allemande continue de tirer, les soldats se terrent. 

Mais à 10h50, Augustin Trébuchon est chargé d'aller porter un message à ses camarades. "La soupe sera servie à 11h30", porte sa missive. Mais l'homme est fauché d'une rafale en pleine tête. Le message, banal, ne parviendra pas à ses destinataires. Et la famille du soldat ne saura la vérité sur sa mort que bien plus tard. Son acte de décès porte la date du 10 novembre. Depuis, il a été reconnu comme le dernier mort de la "der des ders".

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