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Ce que l'on sait de l'irruption des Femen sur le passage du convoi de Donald Trump lors des commémorations du 11-Novembre

Les trois militantes ont été interpellées et placées en garde à vue. Elles sont parvenues à déjouer un important dispositif de sécurité. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Interpellation d'une des trois Femen qui ont perturbé le passage du convoi du président américain sur l'avenue des Champs-Elysées, à Paris, le 11 novembre 2018.  (SAUL LOEB / AFP)

Elles ont déjoué les services de sécurité. Trois militantes Femen sont parvenues à perturber le passage de la Cadillac de Donald Trump dans le convoi officiel des chefs d'Etat, dimanche 11 novembre, sur les Champs-Elysées. De quoi mettre à mal l'important dispositif déployé par les forces de l'ordre pour les commémorations du 11-Novembre à Paris. Franceinfo revient sur cette irruption controversée. 

Que s'est-il passé exactement ? 

Sur les images filmées par les médias du monde entier, on voit les trois Femen sauter par-dessus les barrières dressées le long de l'avenue au moment où la voiture du président américain remonte les Champs-Elysées, peu avant 11 heures, sous les yeux de centaines de spectateurs. Sur leurs poitrines nues, sont inscrits les mots "Hypocrisy parad" ("parade hypocrite"), "Gangsta party" ("fête de gangsters") et "Fake peacemakers" ("faux pacificateurs").

Si deux militantes ont été immédiatement interceptées par les gendarmes, une troisième est parvenue à courir sur l'avenue et à s'approcher du véhicule blindé de Donald Trump. "L'un des policiers, qui conduisait une voiture du convoi, l'a évitée de peu", confie une source policière à franceinfo. La jeune femme a été arrêtée par trois membres des forces de l'ordre dix secondes plus tard. Les images captées par TF1 ont été retweetées par le compte Twitter des Femen en France. 

Comment les Femen sont-elles parvenues à s'introduire sur le site ?

Près de 10 000 policiers, gendarmes et pompiers avaient été déployés pour sécuriser la capitale, sur fond de menace terroriste persistante. Cette intrusion surprise a donc de quoi interroger. D'après Ludovic Marin, photographe de l'AFP et président du comité de liaison de la presse présidentielle, une des militantes "s'est introduite parmi les photographes accrédités (...) plusieurs heures avant la cérémonie".

Selon les informations de France 3, l'une des Femen a effectivement usurpé l'identité d'une photographe de presse pour récupérer une accréditation afin d'assister aux commémorations. Les policiers ont trouvé dans les affaires de l'activiste une déclaration de perte de passeport sous l’identité de cette journaliste, ainsi que l’impression d’un e-mail de confirmation de retrait d’accréditation pour la cérémonie du 11-Novembre envoyé par le service de presse de l'Elysée, détaille une source policière à France 3.

Lors de son audition, la militante a expliqué avoir repéré sur internet l’identité d’une journaliste, avant de faire une déclaration de perte de passeport par voie électronique. Elle s’est ensuite rendue le samedi après-midi au palais des Congrès de la porte Maillot, à Paris, pour retirer son badge presse. Dans la matinée du dimanche, elle a ainsi pu rejoindre la tribune presse. Mais, étant placée un peu loin des chefs d’État, elle a tenté de se rapprocher. Elle est alors tombée sur un agent de sécurité qui lui a confisqué son badge en raison de son incapacité à montrer une pièce d'identité du même nom que l'accréditation. Elle s'est donc rabattue sur une zone publique, plus bas sur les Champs-Elysées.

La préfecture de police de Paris confirme que les trois militantes ont été interpellées "en zone publique", où les spectateurs étaient rassemblés. Sur les images diffusées sur les réseaux sociaux, on les voit, déjà dévêtues, sauter les barrières.  

Cette photo est publiée sur le compte Twitter de la Femen Inna Shevchenko.

"ll y a toujours des gens qui parviennent à s'infiltrer", explique-t-on à franceinfo du côté de la gendarmerie. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a néanmoins assuré que ni la sécurité du cortège ni celle du président américain n'avaient été menacées. Les trois militantes ont été placées en garde à vue. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire "pour exhibition sexuelle, entrave à la circulation, usurpation de titre, usurpation d'identité et faux document".

Comment le mouvement revendique-t-il cette action ? 

Dans un communiqué diffusé après leur action sur les Champs-Elysées, les Femen ont expliqué que "Trump, Poutine, Erdogan, Ben Salmane et Macron avaient transformé le 11-Novembre en un triste spectacle qui n'est divertissant que pour les criminels qui y participent"

"La France célèbre la paix avec cette cérémonie mais la moitié des chefs d'Etat invités sont responsables de la plupart des conflits dans le monde. Nous protestons contre la venue de Trump, Poutine, Erdogan, Mohammed Ben Salmane, Netanyahou", a expliqué à l'AFP peu après cet incident Constance Lefèvre, une militante Femen présente dans le public sans avoir pris part à l'action.

La veille, un autre trio Femen s'était brièvement exposé sous l'arc de triomphe, seins nus et poing en l'air, en criant : "Welcome war criminals" (Bienvenue aux criminels de guerre), les torses peints du slogan "Fake peacemakers, real dictators".

Elles ont été convoquées en mars, en vue de leur comparution à un procès pour "exhibition sexuelle" devant le tribunal correctionnel de Paris.

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