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Funérailles du prince Philip : "On sent vraiment que la page est en train de se tourner en Grande-Bretagne", estime Philip Turle, journaliste britannique à France 24

Philip Turle, journaliste britannique à France 24, revient sur les funérailles du prince Philip, célébrées samedi au château de Windsor, marquées par l'image d'une reine "seule, assise loin de sa famille".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le cercueil du prince Philip rejoint la chapelle Saint-Georges. (AARON CHOWN / POOL)

"On sent vraiment que la page est en train de se tourner en Grande-Bretagne", estime sur franceinfo Philip Turle, journaliste britannique à France 24 après les obsèques du prince Philip, décédé le 9 avril. Elles ont été célébrées samedi 17 avril au château de Windsor, marquées par l'image d'une reine "seule, assise loin de sa famille".

franceinfo : Quelle est l'image qui vous a le plus marqué ?

Philip Turle : Je pense qu'on a tous été marqué par une seule image : celle de la reine dans sa Bentley qui arrive et ensuite cette dame en noir, seule, assise loin de sa famille, lors de ces obsèques très solennelles dans la chapelle de Windsor. La raison pour laquelle elle était seule c'est parce qu'il y a les restrictions concernant la Covid, avec la distanciation sociale. Mais c'est vrai que cette image laisse un sentiment de tristesse à son égard. On sent vraiment que la page est en train de se tourner en Grande-Bretagne.

Seule face au pouvoir, seule face aux affaires de famille. Qui va l'aider aujourd'hui ? Qui sera à ses côtés ? Personne n'arrivera à remplacer le prince Philip avec qui elle a passé plus de 70 ans de vie.

Je pense qu'il y a deux choses. La première c'est que la reine continuera. Elle est l'image de cette phrase britannique : "Keep calm and carry on", "restez calme et continuez". Je pense que, tant qu'elle peut, elle continuera à assurer le maximum de choses pour la couronne britannique. Je n'ai aucun doute là-dessus. Mais, deuxième chose, c'est une dame de 95 ans bientôt, qui n'est plus en état pour faire des voyages très éprouvants à l'étranger. Elle doit déléguer, d'abord à son fils Charles, et ensuite à William et Kate. Quand William et Kate partent en mission à l'étranger, les foules sont là pour les accueillir en temps normal, en dehors de la pandémie. Donc je pense que, pour gérer la situation, être capable de continuer le mieux possible, on verra une reine toujours aux avants postes mais qui va déléguer de plus en plus de tâches de la royauté à ses enfants. 

Le prince Philip était très attaché à son passé militaire. On a vu sa casquette de Grand Lord Amiral sur son cercueil, son sabre de parade. Tout ça c'était sa volonté ?

Toute la cérémonie aujourd'hui, de A à Z, était organisée par le prince Philip. C'est lui qui voulait que les militaires de la marine, de l'armée de terre, de l'armée de l'air, soient très présents parce que c'est quelqu'un qui a donné toute sa vie, toute son énergie, aux forces militaires en Grande-Bretagne. Pour lui, c'était une vocation dans la vie d'être dans la marine nationale donc c'était important pour lui que des représentants des armées soient présents à son enterrement. C'est lui, par exemple, qui avait dessiné le Land Rover qui a apporté le cercueil jusqu'à la chapelle de Saint-George. C'est le prince Philip qui a voulu que ce soit avec un véhicule militaire, pour montrer son affection vis à vis des forces armées en Grande Bretagne. La musique, la façon dont cette journée a été organisée, c'est entièrement selon les souhaits du prince Philip, qui avait tout fait pour que cette journée se passe comme il le voulait.

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