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Vidéo Reprise des traitements de Vincent Lambert : "C'est la faillite de la loi Claeys-Leonetti"

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Article rédigé par franceinfo
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"Ce n'est pas une loi qui règle forcément le problème" affirme le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume. 

"Je pense qu'aujourd'hui, la dignité c'est de permettre justement de mourir dans la dignité," a affirmé sur franceinfo mardi 21 mai Didier Guillaume. Pour le ministre de l'Agriculture, la reprise des traitements de Vincent Lambert, interrompus lundi avant que la cour d'appel de Paris n'ordonne leur reprise, "c'est la faillite du système, la faillite de la loi Claeys-Leonetti". Cette loi, en vigueur depuis 2016, interdit l'euthanasie et le suicide assisté, mais elle permet la suspension des traitements dans certaines situations.

"Ce n'est pas une loi qui règle forcément le problème, affirme Didier Guillaume. A travers ce drame humain, la société doit réfléchir. La PMA, la fin de vie... Ça doit être des débats qui sont mis sur la table avec les citoyens." Le ministre se dit "favorable à titre personnel" à ce que la révision du projet de loi sur la bioéthique comprenne la question de la fin de vie.

"J'ai été très choqué par les avocats"

"Je pense qu'il faut aller loin. La société est prête, assure-t-il. Mais ce ne doit pas être un débat de division, d'opposition. Ça doit être un débat de rassemblement, d'unité nationale. Quand même en 2020, sommes-nous capables de parler de la fin de vie ? Sommes-nous capables de parler de la procréation ? Sommes-nous capables de parler de la famille, de l'enfant sans se déchirer ?"

La cour d'appel de Paris, saisie par les parents de Vincent Lambert, a ordonné lundi soir le rétablissement des traitements visant à le maintenir en vie, interrompus pendant quelques heures, le temps que le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU se prononce sur le fond. Didier Guillaume "ne croit pas" que ce soit à l'ONU de dicter à la France la conduite à tenir en la matière. "Il y a un problème d'harmonisation judiciaire. La justice française doit être capable de dire où on doit aller" affirme le ministre. 

La réaction des avocats des parents de Vincent Lambert, qui ont célébré la décision de la cour d'appel en parlant de "remontada", a choqué le ministre. "C'est quand même inouï, une famille qui se déchire. J'ai été très choqué par les avocats qui dansaient, qui sautaient au plafond. 'La remontada' ? 'On a gagné' ? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? On parle de la vie d'un homme, on ne parle pas de je ne sais quel match de football", s'est-il indigné.

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