Affaire Vincent Lambert : "Les décisions sont aujourd'hui définitives", estime l'avocate du neveu, favorable à l'arrêt des soins
La procédure d'arrêt des soins de Vincent Lambert est programmée par son médecin traitant à partir de lundi. Me Madeleine Munier Apaire, l'avocate de François Lambert, assure que c'était "la volonté" qu'il "avait exprimée" avant même "son accident" en 2008.
"Tous les recours" sont désormais "épuisés", a estimé jeudi 16 mai sur franceinfo, Me Madeleine Munier-Apaire, l'avocate de François Lambert, le neveu de Vincent Lambert. Le tribunal administratif de Paris a rejeté mercredi 15 mai un recours en urgence des parents qui demandaient la suspension de la procédure d'arrêt des soins de leur fils, programmée à partir de lundi 20 mai.
"Tous les recours judiciaires ont été tentés et ils ont été très nombreux. Cette dernière décision rendue par le tribunal administratif est enfin celle qui dit : vous avez épuisé tous les recours. Et toute la procédure a été légale et suivie par le médecin. Il n'y a pas juridiquement de vice ni d'impossibilité de mettre en œuvre [l'arrêt des soins] pour que Vincent ait une fin de vie digne", a ajouté l'avocate.
Les parents demandaient au juge des référés de suspendre l'interruption des soins dans l'attente de l'examen d'une plainte déposée devant le Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH) relevant du Haut-commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU. Vincent Lambert se trouve depuis plus de dix ans en état végétatif au CHU de Reims à la suite d'un accident de la route survenu en septembre 2008, quand il avait 32 ans. Les décisions sur un arrêt des soins n'ont jamais été mises en œuvre, freinées par de multiples imbroglios et recours juridiques successifs.
Une "extrême détresse" des parents
"Les recours incessants montrent sans doute l'extrême détresse dans laquelle se trouvent les parents à l'idée de perdre leur fils, ce qu'humainement nous pouvons tout à fait comprendre, affirme l'avocate. Mais la justice a tranché, jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), tout le monde s'est prononcé et les décisions sont aujourd'hui définitives."
Me Madeleine Munier-Apaire assure qu'un arrêt des soins était conforme à "la volonté" que Vincent Lambert avait exprimée avant même son accident en 2008. "Il faut rappeler qu'il était infirmier, qu'il soignait lui-même des gens qui étaient dans l'état qui est le sien aujourd'hui, et ça, il avait dit qu'il le refusait. Ce maintien (…) est très difficile à admettre pour ceux qui veulent faire respecter la volonté de Vincent. Aujourd'hui, c'est le temps de l'apaisement, pas des disputes médiatiques ou juridiques."
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