Cet article date de plus de six ans.

Vidéo Quand les maisons de retraite franchissent les limites de la légalité

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 3 min
Pièces à conviction. Accueil de jour, une pratique illégale
Pièces à conviction. Quand les maisons de retraite franchissent les limites de la légalité Pièces à conviction. Accueil de jour, une pratique illégale
Article rédigé par France 3
France Télévisions

L’Ehpad des Opalines, à Foucherans, pratique l’accueil de jour de personnes âgées, une prestation fort lucrative. Petit problème : il n’est pas autorisé à exercer cette activité… Un extrait de "Pièces à conviction" du 19 octobre.

Avec de plus en plus de seniors et de personnes dépendantes, la vieillesse est devenue un business. Le secteur est plus rentable encore que les hypermarchés, avec des bénéfices qui ne cessent de grimper. Mais certaines maisons de retraite ne reculent devant rien pour augmenter leurs profits, quitte à franchir les limites de la légalité.

A Foucherans, près de Dôle dans le Jura, la direction des Opalines a trouvé un moyen de faire grimper son chiffre d’affaires : l’établissement pratique l’accueil de jour de personnes âgées. Evidemment, cette prestation est facturée. Mais encore faut-il, pour pratiquer l’accueil de jour, avoir obtenu une autorisation de l’Autorité régionale de santé (ARS). Et ce n’est pas le cas des Opalines : l’Ehpad ne figure pas dans la liste des établissements habilités par le département, et la convention qu’il a passée avec les pouvoirs publics ne l’y autorise pas non plus.

Un "service" qui rapporte…

"Pièces à conviction" a interrogé le responsable de l’ARS, pour le moins surpris : "L’établissement avait pris l’engagement de mettre fin à cette pratique", explique-t-il. L’ARS lui avait d’ailleurs envoyé, en juillet 2017, un courrier lui demandant de "bien vouloir mettre fin définitivement à toute forme d’accueil de jour". L'Ehpad de Foucherans prend-il un risque en continuant à le pratiquer ? "L’ultime sanction que l’ARS peut infliger à un établissement, c’est de lui retirer l’autorisation d’exercer ses activités."

Le directeur des Opalines semble ne pas comprendre de quoi il retourne. Il admet avoir accueilli des personnes âgées "quelques heures par jour" alors qu’il n’en avait pas l’autorisation, mais considère qu’il s’agit d’un "service rendu à ces gens-là", qui sont d’ailleurs "toujours en train de frapper à la porte pour revenir". Un "service" grassement facturé…

Extrait de "Maisons de retraite : les secrets d’un gros business", une enquête de "Pièces à conviction" à voir le 19 octobre à partir de 23h25 sur France 3.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.