Anne, 59 ans, atteinte d'une maladie incurable, interpelle les candidats à la présidentielle
"En accord avec ma famille, j'ai décidé de devancer l'horreur", raconte cette femme atteinte de la maladie de Charcot au journal "Le Parisien".
"Je n'ai pas peur de la mort mais de la souffrance et de la déchéance physique." A 59 ans, Anne Bert a décidé de se rendre prochainement en Belgique pour y recevoir une injection létale. Cette romancière et directrice de collection installée en Charente-Maritime est atteinte de la maladie de Charcot depuis 2015, explique Le Parisien, qui raconte son histoire.
Elle a décidé de rendre public son combat pour la légalisation du suicide assisté et l'euthanasie en interpellant les cinq candidats à l'élection présidentielle les mieux placés dans les sondages, à savoir François Fillon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Seules les équipes du candidat d'En marche ! et de celui du PS et de ses alliés ont pour l'instant répondu.
"Prenez donc vos responsabilités"
Dans cette lettre publiée par Le Parisien, Anne Bert affirme que "la loi Leonetti (...) répond plus aux préoccupations des médecins qu'aux droits des patients qui souhaitent ne pas aller au terme de leur maladie incurable ou accepter d'insupportables souffrances". "Endormir un malade pour le laisser mourir de faim et de soif est-il réellement plus respecteux de la vie que d'y mettre fin par l'administration d'un produit létal ?" interroge-t-elle.
Cette grande sportive qui a dû renoncer au vélo et à la natation met en garde les candidats à l'élection. "Persister à refuser le droit de choisir sa fin de vie, c'est accepter que des français déterminés à le faire se suicident de façon violente ou clandestinement aidés, ou encore aillent mourir hors de nos frontières. Prenez donc vos responsabilités."
"Je ne veux pas d'une mort violente"
Anne Bert explique encore qu'"en accord avec [sa] famille", elle a "décidé de devancer l'horreur". Elle sait en effet que la maladie de Charcot entraîne la mort dans les trois ans qui suivent l'apparition des premiers symptômes. Or, en France, l'aide active à mourir est proscrite, seule la mise sous sédatation profonde jusqu'à la mort, avec la loi Claeys-Leonetti, votée en août 2016, est autorisée.
"Je ne veux pas d'une mort violente, ni vivre grabataire avec une respiration artificielle. J'aime trop la vie, je la respecte trop pour cela", assure Anne Bert. Celle-ci estime donc qu'il faut débattre en France de l'euthanasie. "Cela nous concerne tous ! Sur ce sujet-là, il n'y a pas de Simone Veil, ni de Robert Badinter..." conclut-elle.
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