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Vidéo Bêtes ? Dangereux ? Rachid Zerrouki démonte 3 clichés sur les élèves de Segpa

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Durée de la vidéo : 4 min
Rachid Zerrouki, professeur des écoles en Segpa et auteur du livre "Les incapables" revient sur trois clichés à la dent dure sur les Sections d'enseignement général et professionnel adapté.
VIDEO. Bêtes ? Dangereux ? Rachid Zerrouki démonte 3 clichés sur les élèves de Segpa Rachid Zerrouki, professeur des écoles en Segpa et auteur du livre "Les incapables" revient sur trois clichés à la dent dure sur les Sections d'enseignement général et professionnel adapté. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Rachid Zerrouki, professeur des écoles en Segpa et auteur du livre "Les incapables" revient sur trois clichés à la dent dure sur les Sections d'enseignement général et professionnel adapté.

"Les élèves de Segpa sont bêtes"

"Sur Twitter, on a longtemps connu "Mamadou Segpa" qui s'amusait à faire des blagues sur cette section, à faire passer ces élèves-là pour des nuls, des abrutis. On connaît aussi une série sur YouTube qui s’appelle "Les Segpa", qui fait des millions de vues et qui met en scène des élèves très, très bêtes, face à un professeur très, très autoritaire qui n'hésite pas à les prendre par le col et… Ces représentations sont vraiment très éloignées de la réalité", regrette Rachid Zerrouki. Le professeur des écoles en Segpa souligne d'ailleurs que de nombreuses raisons peuvent amener des élèves à se retrouver dans ces sections. "Ça peut être des problèmes sociaux, des problèmes familiaux, des problèmes liés à la santé, parfois, parce qu'un enfant qui a des rendez-vous à l'hôpital assez fréquents, trois, quatre fois par semaine, forcément, ça a des conséquences sur sa scolarité", détaille-t-il. Selon Rachid Zerrouki, le devoir de trier les élèves est attribué de façon erronée à l'école. "De dire qui est le plus intelligent, qui est le plus digne de mérite... C'est un rôle qui n'appartient pas du tout à l'école. L'école, elle est là pour faire progresser les élèves, quel que soit leur niveau initial", estime-t-il.

"Les élèves de Segpa sont dangereux"

"La première fois que j'ai dit à des copains que j'allais me retrouver en Segpa, ils m'avaient conseillé, pour rire, hein, de mettre un gilet pare-balles avant d'y aller parce que, soi-disant, ce seraient des gamins extrêmement dangereux et violents", se souvient le professeur. Rachid Zerrouki se souvient surtout de la fragilté que tous ces élèves ont en commun. "Ils arrivent en sixième Segpa après avoir connu beaucoup d'échecs, c'est ça, en fait, qui les relie pratiquement tous", poursuit-il.

"Avant, on savait y faire avec l'échec scolaire"

"Ces élèves qu'on appelle aujourd'hui des "élèves à besoins éducatifs particuliers", ces élèves que j'ai en face de moi, on les appelait autrefois, si on regarde les archives institutionnelles, des "idiots", des "ingouvernables", des "imbéciles"", assure Rachid Zerrouki. Il conclut : "Ce que je peux dire avec certitude, c'est que, pour mes élèves à moi, pour les élèves à besoins éducatifs particuliers, non, l'école n'était pas mieux avant."

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