L'association "L'Enfant Bleu" alerte sur les dangers du "sharenting", l'exposition des enfants par leurs parents sur les réseaux sociaux
"Une étude montre que 50% des photos publiées sur les forums pédocriminels sont des clichés pris par les parents qu'ils avaient partagés sur leurs réseaux sociaux", alerte ce vendredi sur franceinfo Isabelle Debré, présidente de l'association "L'Enfant Bleu" qui lutte contre la maltraitance des enfants.
L’association "L'Enfant Bleu" lance une campagne pour alerter sur les dangers du "sharenting" (contraction des mots "sharing" qui signifie "partager" et de "parenting" qui signifie "parentalité"). Sur son site, l'association prévient : "Afin d'éviter qu'une photo de votre enfant ne tombe entre de mauvaises mains, nous vous recommandons de limiter la portée de vos publications".
Faire attention à ce que l'on partage sur les réseaux sociaux
Isabelle Debré explique que les pédocriminels récupèrent des photos lambda postées par les parents et les détournent : "On les retrouve sur ces sites absolument scandaleux". "Quand un enfant arrive sur les réseaux sociaux, il y a déjà plus de 1 300 images de lui qui existent", explique la présidente qui donne des clefs pour lutter contre cela : "Nous alertons les parents, nous leur demandons de faire attention à leurs photos mais aussi de sécuriser leurs réseaux. C'est ça la campagne que nous lançons aujourd'hui".
Isabelle Debré le reconnaît, "on ne peut pas interdire aux parents de publier des photos" mais ils doivent, selon elle, être très vigilants. Par exemple, parmi les conseils partagés, les parents ne doivent "pas accepter n'importe qui comme ami" sur les réseaux sociaux et ne doivent pas partager "de photos suggestives : enfants dénudés, en maillots de bain ou en tenues de gymnastique".
Une proposition de loi prochainement examinée en nouvelle lecture
Enfin, concernant la proposition de loi déposée en janvier et qui veut "introduire la protection de la vie privée de l'enfant parmi les obligations des parents au titre de l'autorité parentale", Isabelle Debré "attend de voir ce qui va en sortir" mais selon elle, "avant les sanctions, il faut responsabiliser les parents et leur faire prendre conscience" du danger de leurs actes.
Cette proposition de loi avait été adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale puis par le Sénat. Après l'échec de la commission mixte paritaire début juin, elle doit être examinée en nouvelle lecture par le Parlement.
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