Aide sociale à l'enfance : le Comité de vigilance des enfants placés se mobilise ce mardi pour "rendre hommage aux enfants décédés"

Un rassemblement est organisé, mardi, à proximité de l'Assemblée nationale.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Lyes Louffok, le 21 juin 2019, à Paris. (YANN THOMPSON / RADIOFRANCE)

"Sensibiliser l'opinion publique à cette réalité tragique" et "rendre hommage aux enfants" de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) "décédés". C'est le but du rassemblement organisé par le Comité de vigilance des enfants placés, mardi 7 mai à 18h, à proximité de l'Assemblée nationale, explique sur franceinfo l'un de ses membres, Lyes Louffok.

"On pense que l'opinion publique a encore du mal à se saisir de ces enjeux, à comprendre les difficultés de ce secteur [l'Aide sociale à l'enfance], alors que cela concerne 370 000 enfants", explique-t-il. Quant aux enfants décédés, "leur mort n'est pas pour nous un simple fait divers, elle nous renvoie également notre propre existence".

"Une succession de scandales dans notre système"

Si le Comité de vigilance des enfants placés a choisi de se mobiliser près du palais Bourbon, ce n'est pas un hasard. Une commission d'enquête sur les manquements des politiques de protection de l'enfance a été lancée le 30 avril dernier. "Évidemment", Lyes Louffok a la "crainte" qu'elle n'aboutisse à rien.

Cette commission d'enquête "est née des suites d'une succession de scandales dans notre système de protection de l'enfance, des scandales qui ont parfois coûté la vie à certains enfants placés. Encore en début d'année, une enfant livrée à elle-même et abandonnée dans un hôtel l'ASE du Puy-de-Dôme s'est suicidée par pendaison."

"On peut parler de la mort de ces enfants, mais également des violences qui continuent aujourd'hui dans les institutions, dans les foyers, dans les familles d'accueil", de "cette absence de contrôle" du dispositif ou encore de "la manière dont les départements jettent à la rue les enfants qui atteignent la majorité". Le militant des droits de l'enfant rappelle la "surreprésentation massive du nombre d'enfants placés sans domicile fixe. En France, une personne sans domicile fixe sur quatre est un ancien enfant placé, et cette proportion atteint 40% des jeunes de moins de 25 ans sans domicile fixe".

Un contre-rapport

Le Comité de vigilance des enfants placés "ouvrira" la série d'auditions menées par la commission d'enquête sur les manquements des politiques de protection de l'enfance. Il répondra aux questions des députés "mardi prochain [le 14 mai], à 16h30", et a prévu de "préparer une liste de personnes" qu'il souhaiterait "voir être auditionnées".

"Si le rapport ne nous convient pas, ou s'il ne traduit pas la réalité qu'une majorité d'enfants placés a été amenée à subir, nous proposerons de toute façon un contre-rapport. Après, évidemment, il appartiendra au gouvernement de mener toutes les réformes qu'il jugera nécessaires et nous y veillerons du début à la fin", conclut Lyes Louffok.

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