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Éducation prioritaire : "C'est maintenant qu'il faut agir"

Julien Téchoueyres, professeur de Lettres modernes à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), a fait part, sur franceinfo, des revendications portées par les enseignants en grève à l'appel du collectif Touche pas à ma Zep jeudi.

Article rédigé par franceinfo
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Paris, jeudi 17 novembre. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Les professeurs des lycées en zone d'enseignement prioritaire (Zep) était en grève jeudi 17 novembre à l'appel du collectif Touche pas à ma Zep. Les enseignants réclament un statut clair et des moyens supplémentaires pour leurs établissements qui ont été "les oubliés" de la réforme de l'éducation prioritaire de 2014.

"La ministre [de l'Éducation] dit que nous sommes les prochains sur la liste. Mais qui nous garantit qu'ils seront au pouvoir ?", a réagi sur franceinfo Julien Téchoueyres, professeur de Lettres modernes au Lycée Galilée de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). "C'est maintenant qu'il faut agir et ne pas attendre le prochain quinquennat qui serait fictif."

Nous avons un public qui a besoin d'attention particulière

Julien Téchoueyres

professeur de Lettres modernes
à Gennevilliers (Hauts-de-Seine)

L'une des revendications des enseignants est de conserver un certain seuil maximum d'élèves par classe. "Depuis 3 ans, nous sommes à 30 ou 31. Ce ne sont pas des conditions efficientes pour un lycée Zep avec des catégories socioprofessionnelles à plus de 60% défavorisées. Il faut qu'on nous garantisse un seuil. 25 ce serait l'idéal."

L'autre point de mécontentement concerne les incitations financières pour les personnels exerçant en Zep. La prime est d'environ "1 000 euros pour l'année", explique Julien Téchoueyres. "Ces primes sont des compensations et non pas des privilèges. Elles sont justifiées par beaucoup de projets, de travail collaboratif", précise-t-il.

Perte de moyens financiers

"La prime est maintenue jusqu'en 2019 uniquement pour ceux qui ont été en Zep avant 2015, ce qui créé une disparité entre les professeurs", et n'incite pas les professeurs à rester dans ces lycées. "La stabilité des équipes est impérieuse dans les lycées Zep pour atteindre une réussite, effective", insiste Julien Téchoueyres. "Les chiffres le montrent."

Paradoxalement, cette réussite peut avoir pour cause une sortie de Zep. "On a à faire à une inversion rhétorique qui inverse la cause et l'effet. On nous dit que vu que nous obtenons des bons résultats, nous n'avons pas à être en Zep. Or, si nous obtenons de bons résultats c'est que nous avions les moyens. Les perdre serait un désastre."

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