Plusieurs lycées de ZEP en grève pour réclamer des moyens
Ils se sentent "oubliés" et demandent une pérennisation des moyens annoncés par la ministre Najat Vallaud-Belkacem.
Ils estiment être "les grands oubliés" de la réforme de l'éducation prioritaire de 2014. Les enseignants de lycées en zone prioritaire appellent à la grève, jeudi 17 novembre, pour réclamer le maintien, dans la durée, des moyens supplémentaires dont ils bénéficient. Selon Le Monde, 73 lycées de 11 académies seront en grève, après deux journées d'action en septembre et en octobre.
"Nous voulons un 'label' qui incite les profs à rester dans ces établissements" grâce à des primes et des points de bonification pour leur carrière, et "des moyens permettant de maintenir des effectifs limités par classe", a expliqué un enseignant du lycée Joliot-Curie de Nanterre (Hauts-de-Seine). Face à la montée des protestations au cours des derniers mois, la ministre Najat Vallaud-Belkacem a maintenu une large partie des moyens. Mais le personnel réclame leur pérennisation.
Nous connaîtrons en janvier prochain les moyens dont nous disposerons à la rentrée 2017. Mais nous ne pouvons pas travailler ainsi, en nous demandant chaque année ce qu'il en sera l'année suivante.
Des lycées pas concernés par la réforme
L'éducation prioritaire, créée il y a plus de 30 ans par Alain Savary, a été réformée sous le mandat de François Hollande et les modifications sont entrées en vigueur en 2014 et 2015. Les labels Eclair et RRS ont cédé la place aux labels REP (réseau d'éducation prioritaire) et REP+ (pour les établissements les plus difficiles). Le label ZEP, toujours utilisé dans le langage courant, n'existe plus depuis longtemps.
Mais cette réforme n'a concerné que les écoles et les collèges, la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem expliquant début 2016 qu'elle avait voulu cibler "l'enseignement obligatoire" jusqu'à 16 ans, "à savoir l'école et le collège". Les lycées appartenant à l'éducation prioritaire "ont été oubliés", selon les enseignants, soutenus par plusieurs syndicats dont la CGT-Éducation, SUD-Éducation, la FSU et FO.
Ces lycées sont des établissements qui étaient classés RRS ou Eclair (des sigles qui n'existent plus en théorie) ou en "zones sensibles", soit quelque 260 lycées sur tout le territoire, mais nombreux en banlieue parisienne et dans l'académie d'Aix-Marseille, deux régions particulièrement mobilisées.
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