Polémique sur un tableau de femmes nues au collège : "La situation est plus large", estime la secrétaire générale du SGEN-CFDT

Une professeure du collège Jacques-Cartier d’Issou, dans les Yvelines, a été accusée d’islamophobie après avoir montré en classe une œuvre du XVIIe siècle, "Diane et Actéon", montrant cinq muses de l'Antiquité nues. L’équipe pédagogique du collège exerce son droit de retrait depuis vendredi.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Catherine Nave-Bekhti s'adresse aux journalistes après une réunion entre les syndicats et le ministre français de l'Education au ministère de l'Education à Paris, le 13 octobre 2023. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"La situation est plus large que la présentation du tableau", a réagi Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Syndicat général de l'Éducation nationale CFDT (SGEN-CFDT), lundi 11 décembre sur franceinfo, alors que l'équipe pédagogique du collège Jacques-Cartier d'Issou (Yvelines) exerce son droit de retrait depuis vendredi, après qu'une professeure de français a été la cible d'accusations de racisme et d'islamophobie. Elle a présenté à sa classe Diane et Actéon, un tableau du peintre italien Giuseppe Cesari dit le Cavalier d'Arpin, datant du XVIIe siècle, sur lequel sont représentées Diane et ses nymphes dénudées.

"C'est un établissement scolaire qui appelait à l'aide depuis au moins le 1er décembre", selon la représentante du SGEN-CFDT, "les collègues disent qu'ils n'ont plus les moyens de faire face" aux différentes problématiques auxquelles fait face l'établissement, comme "le manque personnel de vie scolaire, une CPE à 80% et un établissement qui acceuille un plus grand nombre d'éleves que la capacité pour laquelle il a été construit".

Cette situation "ravive la mémoire et la blessure de l'assassinat de Samuel Paty"

Le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal s'est rendu sur place lundi, "le déplacement du ministre est la marque que l'administration prend la mesure d'une situation de crise vécue par un établissement dans le pays". Catherine Nave-Bekhti estime que le droit de retrait de l'équipe pédagogique est justifié et appelle à ce qu'il soit "reconnu par la Direction des services départementaux de l'Éducation nationale, pour qu'il n'y ait pas de retenue de salaire".

Elle souhaite également une plus grande "protection" et un "meilleur suivi de ce qu'il se passe sur les réseaux sociaux" car, selon elle, la situation du collège Jacques Cartier d'Issou "ravive la mémoire et la blessure de l'assassinat de Samuel Paty, avec un démarage qui y ressemble à s'y méprendre, ce qui provoque des peurs et des angoisses légitimes, qui justifient l'exercice du droit de retrait".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.