Violences des jeunes : l'internat "n'est pas la solution", affirme la représentante du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale

Pour pouvoir accueillir des élèves en décrochage scolaire qui ont des problèmes de violence, il faudrait "des moyens humains", rappelle Dominique Gobetti, lundi sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des jeunes dans un internat près de Paris. Image d'illustration. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

L'internat "n'est pas la solution" pour faire face aux jeunes auteurs de violences, affirme, sur franceinfo lundi 22 avril, Dominique Gobetti, elle-même proviseure d'un lycée avec un internat à Épinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, et représentante du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN). Gabriel Attal doit visiter lundi un internat à Nice (Alpes-Maritimes).

Le Premier ministre a proposé, jeudi, d'envoyer en internat les adolescents proches de la délinquance pour les "couper rapidement" de leurs "mauvaises fréquentations". "Ça nous semble bien compliqué de donner à un élève une culture civique qu'il n'a pas et de lui apprendre à obéir alors qu'il n'a pas l'habitude de le faire dans sa vie familiale", réagit Dominique Gobetti.

L'internat "n'est pas une prison"

"J'ai du mal à imaginer qu'un jeune qui est violent à l'extérieur, qui n'arrive pas à obéir à ses parents, puisse tout d'un coup, par miracle, parce qu'il est en internat, parce qu'il est face à un adulte, un surveillant, puisse d'un coup se transformer", explique la proviseure. Dans son établissement d'Épinay-sur-Seine, elle accueille "des jeunes gens qui peuvent être faibles, avoir des difficultés scolaires", mais qui "n'ont pas de problème par rapport à l'autorité, par rapport à l'adulte". L'internat "n'est pas une prison", même s'il y a "un règlement intérieur qui peut être strict pour certains", rappelle Dominique Gobetti.

Pour pouvoir accueillir des élèves en décrochage scolaire qui ont des problèmes de violence, il faudrait "des moyens humains", "des adultes formés pour permettre de gérer ces élèves qui ont un droit à s'émanciper et à s'ouvrir sur la vie". Gabriel Attal a ouvert la porte, jeudi, à un accueil des adolescents violents en internat pendant un an ou seulement pendant les vacances scolaires. Or, "pendant les vacances scolaires, nous sommes en vacances, donc ça ne relève pas de notre compétence", souligne Dominique Gobetti. "Nous n'avons pas d'enseignants, nous n'avons pas d'assistants d'éducation pendant les vacances scolaires", ajoute-t-elle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.