Une fausse gifle pour une vraie campagne
La Fondation pour l'enfance a frappé fort avec sa nouvelle
campagne. Pour dénoncer les "violences éducatives ordinaires", elle a
choisi une vidéo choc. Dans ce clip d'une trentaine de secondes, une mère
excédée par le bruit gifle son enfant. La scène est ensuite projetée au ralenti
pour montrer l'effet de la claque sur l'enfant, on voit son visage se déformer
et on peut lire cette mention "une petite claque pour vous, une grosse
claque pour lui ".
Gilles Lazimi, médecin et coordinateur de la
campagne, explique : "nous voulons montrer aux parents qu'il y a violence, qu'il
y a traumatisme, que tout geste de violence physique envers un enfant peut
avoir des conséquences sur sa santé physique et psychologique ". Ce
clip sera diffusé à partir du samedi 22 juin sur une quinzaine de chaînes de
télévision.
Faut-il choquer pour faire évoluer les mentalités ?
Sur les réseaux sociaux et sur Internet, la gifle de la
campagne de la Fondation pour l'enfance fait réagir. Pour certains elle est irréaliste.
Le réalisateur du clip, Vincent Lobelle est formel "l'enfant n'a pas
reçu de claque, tout est question de montage". Le réalisateur n'hésite pas
"à choquer si ça peut faire changer les mentalités ça valait le
coup".
Ce clip choc voulu par
la Fondation pour l'Enfance pour marquer les esprits des parents s'inscrit dans
la même veine que les derniers clips de la Sécurité routière. Depuis 2010 et le
clip "Insoutenable", les campagnes de la prévention routière osent
l'utilisation d'images choquantes. D'après l'étude de deux maîtres de
conférence de l'université de Rennes, Karine Gallopel et Christine Petr, sur L'utilisation de la Peur dans les campagnes
de Prévention , choquer peut avoir une incidence sur nos
comportements :
"A titre d'illustration, Leventhal et al. (1965) mettent
en évidence qu'un message très menaçant
s'avère plus efficace pour persuader des individus de se faire vacciner contre
le tétanos en comparaison avec un message très peu menaçant. Insko, Arkoff et Insko
(1965) aboutissent à la même conclusion lorsqu'ils pré-testent une campagne de
lutte contre le tabac auprès de 144 étudiants. C'est la brochure
suscitant l'émotion de peur la plus élevée qui permet d'obtenir les meilleurs résultats
en terme de baisse des intentions de fumer dans le futur".
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