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Trois astuces pour avoir de meilleures notes à l'école

Francetv info a tiré quelques enseignements du travail du sociologue Pierre Merle, qui s'est intéressé aux facteurs susceptibles d'influencer le correcteur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une fillette écrit sur le tableau noir d'une classe d'école à Nantes, le 5 décembre 2011. (FRANK PERRY / AFP)

Zéro pointé pour les notes ? L'évaluation des élèves peut-elle être plus pertinente, comme le souligne notre blog L'Instit Humeurs ? Des experts vont en débattre, jeudi 10 et vendredi 11 décembre, lors des Journées nationales de l'évaluation organisées par le ministère de l'Education. Des propositions ont déjà été formulées et un comité présidé par le physicien Etienne Klein remettra en janvier ses conclusions à la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem. A elle, ensuite, d'arbitrer pour mettre en œuvre certaines mesures dès la rentrée scolaire 2016.

Ces experts auront probablement en tête les recherches sur la fiabilité de la notation, qui datent des années 1930. Dans "A quoi servent les notes ?", un article d'un hors-série du magazine Sciences Humaines paru en 2006 et repéré par l'AFP, le sociologue Pierre Merle a listé les facteurs susceptibles d'influencer le correcteur. Aperçu.

Mettre sa copie en haut de la pile

Les copies placées dans le premier tiers d'un paquet sont notées de façon plus indulgente que les suivantes. La notation est également liée au niveau de la copie précédente : si le correcteur vient de corriger une excellente copie, il notera plus sévèrement la suivante. Et inversement.

En outre, si au début d'un paquet de copies, le chercheur ajoute trois copies très mauvaises, l'ensemble des notes est modifié à la hausse. Si trois bonnes copies sont ajoutées en début de paquet, les notes suivantes sont revues à la baisse.

Faire bonne impression

Lorsque les professeurs pensent qu'ils corrigent la copie d'un bon élève, la note est toujours meilleure. Et inversement, lorsque les professeurs pensent noter un élève faible. Par exemple, les élèves redoublants et plus âgés font toujours l'objet d'une notation plus sévère. Le sociologue Pierre Merle explique encore que les élèves d'origine aisée sont en moyenne mieux notés par leurs professeurs que les autres.

Les filles sont aussi plus favorisées que les garçons. Pour l'instant, on n'est pas parvenu à savoir si la féminisation du corps professoral est susceptible d'expliquer cette surnotation des filles. Mais le comportement coopératif des filles en classe a probablement des effets positifs sur leur notation. L'apparence compte aussi : une relation inconsciente amène à associer à la beauté physique la compétence scolaire.

Profiter de la réputation d'un établissement

Dans les établissements regroupant des élèves de niveau scolaire faible, les notations des professeurs sont plus indulgentes pour ne pas décourager les élèves. L'inverse est aussi vrai dans les établissements regroupant des élèves de niveau scolaire fort. L'objectif : permettre une sursélection et assurer à l'établissement sa réputation. A l'intérieur même de la classe, les professeurs ont tendance à surestimer les écarts de compétences entre les élèves. D'où une surévaluation des compétences des meilleurs et une sous-évaluation de celles des plus faibles.

Enfin, des recherches ont montré que les correcteurs n'étaient pas fidèles à eux-mêmes : la même copie glissée dans un autre paquet n'a généralement pas la même note, y compris en mathématiques. Une matière où les résultats ne sont pas que le fruit d'une opération mais aussi de l'appréciation du correcteur, donc.

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