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Rumeurs sur la "théorie du genre" à l'école : Peillon demande de convoquer les parents d'élèves

Des SMS envoyés massivement appellent les parents d'élèves à retirer leur enfant de l'école pour empêcher l'enseignement de la "théorie du genre". Une folle rumeur que le ministre de l'Education souhaite contrecarrer.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Vincent Peillon, le ministre de l'Education, à l'Elysée, à la sortie du Conseil des ministres, le 29 janvier 2014. (ALAIN JOCARD / AFP)

Il faut "expliquer" aux parents "la réalité des choses". Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a demandé, mercredi 29 janvier, aux responsables d'établissements de "convoquer les parents" qui ont retiré leurs enfants de l'école sur la base de rumeurs autour d'un supposé enseignement de la "théorie du genre".

"Dans notre pays, il y a une obligation scolaire à l'égard des enfants", a ajouté le ministre, qui dénonce les "extrémistes qui ont décidé de mentir, de faire peur aux parents". Retour sur cette folle rumeur.

Quelle est la rumeur ?

Envoyés massivement aux parents d'élèves, des SMS expliquent que la "théorie du genre" va être enseignée à l'école et appellent à défendre "l'avenir" des enfants, selon un texto reçu par une internaute, qui le partage sur Twitter, mardi 28 janvier.

Certains des messages reçus, cités par Ouest-France et L'Est Républicain, dénoncent aussi des "cours de masturbation", des modules d'éducation sexuelle "avec démonstration" et des "peluches en forme de pénis et de vagin", destinés aux écoles maternelles.

D'où vient-elle ?

Tout part du programme "ABCD de l'égalité" du gouvernement, destiné à lutter contre les stéréotypes filles-garçons. Face à ce dispositif, un appel au boycott a été lancé par Farida Belghoul, militante de la Marche des Beurs dans les années 80, devenue aujourd'hui proche de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral.

Son collectif nommé Journée de retrait de l'école (JRE) entend protéger "la pudeur et l'intégrité de nos enfants" en les retirant de l'école une journée par mois, sans prévenir l'établissement.

Peillon demande la convocation des parents d'élèves qui boycottent l'école (Isabelle Sabourault - France 2)

Est-elle fondée ?

Non, comme l'a déjà expliqué francetv info. L'ABCD de l'égalité mis en place par les ministères des Droits des femmes et de l'Education nationale, actuellement en test dans 10 académies, s'attaque aux stéréotypes filles-garçons.

Dans ce programme destiné aux jeunes de 3 à 15 ans, pas de trace d'enseignement de la masturbation ou d'évocation de l'homosexualité. Les peluches à connotation sexuelle évoquées par la rumeur en sont également absentes.

Quelle est l'ampleur du boycott ?

Organisée à des dates différentes selon les villes, la "journée de retrait" a des conséquences variables pour les établissements. Lundi, le boycott a visé l'Ile-de-France. Dans les Hauts-de-Seine, de nombreux établissements ont été touchés par un absentéisme atteignant parfois 30% des effectifs, selon la secrétaire départementale du Snuipp-FSU, Charlotte Bœuf.

Dans l'Oise, une douzaine d'écoles ont été touchées mardi 28 janvier, rapporte Le Parisien. Le taux d'absentéisme était généralement de 10% selon l'inspection académique, mais est monté à 60% dans une maternelle de Creil.

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