Fin des séries, spécialités, contrôle continu... Ce que prévoit la réforme du lycée et du baccalauréat
Les lycées français dévoilent depuis mardi les spécialités qu'ils proposeront à leurs élèves dès la rentrée 2019, en vue de préparer le nouveau baccalauréat. La première session aura lieu en 2021.
Le lycée est en pleine mutation en France. Les établissements dévoilent depuis mardi 18 décembre les spécialités qu'ils pourront proposer à leurs élèves de première et de terminale dès la rentrée 2019, dans le cadre d'une réforme profonde du lycée et du baccalauréat. La première session du nouvel examen aura lieu en juin 2021.
Si des changements interviennent à la marge en classe de seconde, les programmes de première et de terminale – et l'organisation du bac – sont quant à eux largement modifiés. Nouveau tronc commun, fin des séries L, ES et S, bac allégé... Quelles sont les grandes lignes de cette réforme ? Franceinfo fait le point.
Un nouveau tronc commun
La réforme du lycée menée par le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, prévoit la fin des séries actuelles de la voie générale, c'est-à-dire les séries littéraire, économique et sociale et scientifique. Un nouveau tronc commun émergera pour les classes de première et de terminale, à partir de la rentrée 2019. Les premiers élèves à se confronter à ces changements seront donc ceux entrés en seconde à la rentrée 2018.
Les enseignements communs décidés par le ministère sont les suivants : français en première puis philosophie en terminale, histoire-géographie, enseignement scientifique, enseignement moral et civique, deux langues vivantes, et l'éducation physique et sportive. Les élèves consacreront quatre heures au français ou à la philosophie, trois heures à l'histoire-géographie, quatre heures et demie en première puis quatre heures en terminale aux deux langues vivantes, deux heures à l'enseignement scientifique et deux heures à l'éducation physique et sportive. L'enseignement moral et civique sera réparti sur 18 heures au cours de l'année scolaire, précise le ministère de l'Education nationale dans un bulletin officiel. Les élèves de la voie technologique suivront ces mêmes enseignements du tronc commun, mais sur une durée de 13 à 14 heures.
Plusieurs voix se sont élevées pour s'alarmer de l'absence des mathématiques parmi les enseignements communs. Le ministère de l'Education nationale assure, de son côté, que la matière fera en réalité partie de l'enseignement scientifique commun à tous les élèves. "Vous avez quand même un peu de maths dans le tronc commun, car vous avez un enseignement scientifique, qui inclut deux heures de mathématiques par semaine", a assuré Jean-Michel Blanquer, mardi, sur BFMTV. Et comme le rappelle le ministère, tous les élèves suivront cet enseignement scientifique jusqu'en terminale, ce qui n'est pas le cas actuellement pour ceux de la série L.
Des enseignements de spécialité
Pour remplacer les voies littéraire, économique et sociale et scientifique, cette réforme du lycée et du bac met en place des matières dites de spécialité en première et en terminale. En première, les élèves devront choisir trois spécialités, de quatre heures hebdomadaires chacune, et les élèves de terminale suivront deux spécialités, de six heures par semaine chacune.
Au total, 12 spécialités sont proposées : arts ; biologie-écologie ; histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ; humanités, littérature et philosophie ; langues, littératures et cultures étrangères ; littérature et langues et culture de l'antiquité ; mathématiques ; numérique et sciences informatiques ; physique-chimie ; sciences de la vie et de la Terre ; sciences de l'ingénieur ; sciences économiques et sociales.
Sur ces 12 spécialités, sept seront garantis "dans la plupart" des lycées proposant les séries générales. Il s'agit de l'histoire-géographie, de la géopolitique et des sciences politiques, de la spécialité humanités, littérature et philosophie, des langues, littératures et cultures étrangères, des mathématiques et de la physique-chimie, des sciences de la vie et de la Terre et des sciences économiques et sociales. Quid des cinq autres spécialités, moins classiques ? Elles "feront l’objet d’une carte académique qui garantit l'accès des élèves à ces enseignements dans un périmètre géographique raisonnable", précise le ministère. Autrement dit, des élèves devront se déplacer dans d'autres lycées pour pouvoir les suivre. Cette situation pourra s'avérer difficile en milieu rural : comme le rappelle France Inter, certains lycées dans ces zones sont parfois à 30 ou 40 kilomètres l'un de l'autre.
Quant aux séries technologiques, elles "ne sont pas modifiées car certaines ont été rénovées récemment", explique le ministère. Mais les spécialités concernent aussi ces élèves : "Ils suivent trois enseignements de spécialité en première puis deux en terminale qui sont déterminés en fonction de leur série", précise-t-il. Des enseignements optionnels sont également proposés en première et en terminale.
Un bac allégé et du contrôle continu
Le bac 2021 sera radicalement différent du bac actuel, qui comprend, en fonction des filières, entre 12 et 16 épreuves. Cette nouvelle version de l'examen comptera toujours l'épreuve de français (écrit et oral) en première, mais seulement quatre épreuves en terminale : un examen de philosophie, un grand oral de 20 minutes, portant sur un projet lié à une ou deux spécialités, et deux épreuves sur ces enseignements de spécialité.
Ces épreuves compteront pour 60% de la note finale. Pour le reste, il s'agira de contrôle continu. Les bulletins scolaires de première et de terminale compteront pour 10% du résultat final, et des examens de type bac blanc (deux en première et un en terminale) pour 30%. L'histoire-géographie, les langues vivantes et l'enseignement scientifique seront ainsi évalués en contrôle continu. L’enseignement de spécialité qui n'est plus suivi en terminale donnera également lieu à une évaluation en fin de première.
Une orientation mieux accompagnée ?
Dans un document résumant les grands principes de la réforme, le ministère de l'Education nationale assure que cette réforme "accompagnera mieux les lycéens dans la conception de leur projet d’orientation". 54 heures par an seront consacrées à l'orientation des élèves en seconde, en première et en terminale, avec deux semaines dédiées, en novembre et en février de chaque année.
En seconde, les élèves exprimeront leurs premiers vœux dès le mois de janvier, puis choisiront les trois enseignements de spécialité au troisième trimestre. En première, ils devront se positionner au cours du deuxième trimestre pour les deux enseignements de spécialité qu'ils souhaitent garder en terminale. Ils bénéficieront, au cours de cette dernière année au lycée, de deux professeurs principaux pour les aider dans leur orientation.
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