Bac 2022 : au-delà du stress lié aux examens, "il y a quelque chose de plus profond qui atteint le moral des jeunes", alerte une psychologue
Quelque 523 000 élèves de terminale générale et technologique passent leurs épreuves de spécialité du baccalauréat dès mercredi et jusqu’à vendredi.
Au-delà du stress lié aux examens, "il y a quelque chose de plus profond qui atteint le moral des jeunes", a expliqué mercredi 11 mai sur franceinfo Sylvie Amici, présidente de l’Association des conseillers d'orientation et psychologues de l'Education nationale. Dès mercredi et jusqu’à vendredi, 523 000 élèves de terminale générale et technologique passent leurs épreuves de spécialité du baccalauréat. En 2021, l'épidémie du Covid avait impliqué l'annulation de ces épreuves. C’est donc la première année que la réforme du bac mise en place par le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer est appliquée. Des changements qui perturbent les élèves.
franceinfo : Les performances aux examens sont-elles plus importantes qu'avant pour l'avenir des élèves ?
Sylvie Amici : Ce que l'on observe c'est que la répétition de choix à faire en seconde, en première, en terminale et le contrôle continu et ses notes, viennent ajouter de l'épuisement et de l'anxiété qui n'étaient pas aussi présentes dans les cohortes d'élèves que l'on avait antérieurement. Le stress des examens a toujours été présent. Aujourd'hui, il y a quelque chose de plus profond qui atteint le moral des jeunes, mais cela est dû aussi au fait qu'ils ont des enseignants en face d'eux qui sont épuisés par les réformes successives, des objectifs. L'incertitude rajoute de l'inquiétude.
Ont-ils des difficultés à se projeter dans l'avenir ?
C'est quelque chose d'indispensable à l'adolescence, cela construit l'identité, la façon dont on peut s'envisager comme futur adulte. Avec un cadre flou et incertain qui est donné par l'école actuellement avec les réformes et le Covid, les lycéens sont dans des formes de repli. Ils ne trouvent pas les éléments qui leur permettent de se projeter dans l'avenir ou de bousculer le cadre. Ils ont envie, mais ils n'y arrivent pas.
A quel moment faut-il s'inquiéter quand on est parent ?
Avec les signes habituels. Peu de sociabilisation, peu de joie, une perte d'appétit, un mauvais sommeil. Il faut être dans l'écoute mais ne pas s'inquiéter. Il faut les rassurer, leur dire qu'il y a des professionnels dans l'école et qu'on fait tous au mieux. Le rôle de soutien des enseignants est essentiel mais eux-mêmes ne vont pas bien. Ils sont épuisés et déstabilisés. Sans adulte qui vont bien c'est très difficile d'accompagner des jeunes qui sont vulnérables liés au contexte.
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