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Rythmes scolaires : faut-il copier sur nos voisins européens ?

Durée des vacances, nombre d'heures de cours annuelles... FTVi compare l'emploi du temps des écoliers français avec ceux des pays frontaliers de l'Hexagone.

Article rédigé par Jelena Prtoric
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Dans une école primaire de Nantes, le 5 septembre 2011, jour de la rentrée. (FRANK PERRY / AFP)

EUROPE - "Il faut que nous remontions vers 180 jours." Dimanche 16 septembre, le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, a annoncé, sur BFMTV, qu'il souhaitait rallonger de 36 jours la présence des enfants à l'école primaire. Quelle est la situation dans les autres pays européens ? FTVi s'est penché sur l'emploi du temps de nos voisins.

Le nombre de jours de classe

Les écoliers français ont actuellement 144 jours de classe par an. En Europe de l'Ouest, ce sont eux qui passent le moins de jours à l'école.

Données : Fondation Robert Schuman, 2011. (FTVI)

De plus, étant donné que leur semaine ne dure que quatre jours, les enfants français de 7 à 11 ans sont ceux qui absorbent le plus grand nombre d'heures (847 par an) sur un laps de temps aussi court. Cet emploi du temps est souvent dénoncé par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui situe la moyenne européenne à 821 heures de cours par an pour des élèves âgés de 9 à 11 ans.

Données : Regards sur l'éducation 2012, les indicateurs de l’OCDE. (FTVI)

Les écoliers italiens, espagnols et anglais sont aussi soumis à un rythme intensif, avec respectivement 924, 875 et 899 heures de cours par an. Mais elles sont étalées sur une semaine de cinq jours (ou six jours dans certains établissements en Italie). Outre-Rhin, c’est à chaque Land de fixer son rythme scolaire. Les petits Allemands affichent moins de 800 heures de cours annuelles en école primaire et 887 au collège (contre 971 heures en France).

Les vacances

Si, dans l'Hexagone, les journées de classe sont longues pour les élèves, leurs périodes de repos le sont également. En plus des grandes vacances d’été, ils bénéficient de deux semaines en février, de deux autres pour Noël et pour Pâques et, désormais, de deux semaines de repos à la Toussaint.

Le calendrier des vacances belge est assez similaire à celui de la France. Les vrais champions des vacances restent quand même les Italiens, qui se reposent pendant presque trois mois en été, suivis par les Espagnols, qui profitent de onze semaines de vacances estivales, ainsi que de deux semaines de vacances à Noël et à Pâques.

En Angleterre, c’est le système de six-term qui rythme le repos des écoliers : tout au long de l’année, six périodes de cours (de cinq à huit semaines) sont entrecoupées par deux semaines de vacances. Par conséquent, les vacances d'été sont plus courtes et ne durent que six semaines. Les Allemands doivent aussi se contenter de six semaines de vacances en été, de deux ou trois semaines à Noël et d'une semaine à Pâques. 

Données : Fondation Robert Schuman, 2011. (FTVI)

Les activités périscolaires

En France. Avec la réforme Peillon, les écoliers passeraient moins de temps sur les bancs, ce qui entraînerait forcément un encadrement différent des activités extra-scolaires. Les centres de loisirs et les établissement scolaires devraient adapter les activités périscolaires.

En Angleterre. En dehors des heures de cours, diverses activités périscolaires (sport, musique, activités artistiques) sont souvent mises en place au sein même de l'établissement. Ces activités sont en général payantes, mais il existe un système d'aides pour des familles défavorisées.

En Allemagne. Les après-midis en Allemagne sont laissés libres pour la pratique des activités extra-scolaires, qui sont pour la plupart facultatives et payantes.

En Italie. Les élèves qui choisissent un programme "renforcé" de scolarité
– comprenant 30 à 40 heures hebdomadaires, au lieu de la norme de 27 heures – peuvent bénéficier des activités supplémentaires facultatives (ateliers de musique, cinéma, informatique, etc.) dans le cadre de l'école. Néanmoins, ce choix est subordonné à l'existence du personnel et des structures nécessaires. Une étude (en italien) sur le style de vie de jeunes Italiens de 7 à 17 ans a démontré qu'un cinquième des enfants ne pratiquaient aucune activité sportive pendant leur temps libre, faute de structures sportives adéquates ou en raison du coût élevé des activités proposées.

Les résultats des élèves

Le fait d'avoir davantage d'heures de cours permet-il pour autant de mieux former les élèves ? Ce n'est pas forcément une formule du succès, si l'on en croit les résultats du classement Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves). Le classement, qui mesure les compétences des jeunes en mathématiques, lecture et sciences dans 75 pays, n'a pas démontré l'existence d'une corrélation entre le nombre d'heures passées à l'école et la réussite scolaire.

D'après l'étude menée en 2009 sur un échantillon d'au moins 4500 élèves âgés de 15 ans, les Français sont classés 22e (sur 75) en mathématiques, 27e en sciences et 22e en lecture. Les Italiens et les Espagnols, qui passent plus de temps à l'école que les Français, ont obtenu des scores plus faibles que la France.

Parallèlement, les enfants finlandais, qui détiennent le record du plus faible nombre d'heures de cours en Europe – 640 heures de cours au collège et 856 au lycée – figurent dans le peloton de tête dans le classement. Des longues vacances (plus de dix semaines en été, accompagnées de deux semaines à Noël, une semaine en février et quatre jours à Pâques) n’empêchent pas les jeunes Finlandais d’exceller en mathématiques (6e place), en sciences (2e place) et en lecture (3e place).

Quelle leçon peut-on tirer du système scolaire le plus performant d'Europe ? Le système des lycées finlandais propose une éducation "sur mesure" qui s'adapte à chaque enfant, rapporte un article de Libération. Sans classes ou niveaux, les lycéens finlandais ont trois ans pour décrocher leur bac. Chacun avance à son propre rythme, en faisant son choix entre les cours d'un tronc commun et plusieurs cours optionnels.

Surtout, le système se caractérise par de "vives discussions entre les écoles et les familles", une "formation de qualité pour les enseignants" et "l'égalité des chances", précise une analyse sur l'école finlandaise.

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