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Ponts de mai : pourquoi les jours fériés sont un véritable casse-tête pour les académies

En prévision des difficultés à venir, certaines académies de la zone B ont même choisi de décaler les vacances pour éviter un fort taux d'absentéisme. 

Article rédigé par Margaux Duguet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Les manteaux d'enfants d'une classe de primaire de Gavarnie-Gedre (Hautes-Pyrénées), le 16 mars 2018. (PASCAL PAVANI / AFP)

Officiellement, dans les écoles, on ne fait pas les ponts du mois de mai. Dans la pratique, ça s'annonce beaucoup plus compliqué. Selon un sondage OpinionWay pour Homair, spécialiste des vacances en mobile-home, publié le 24 avril, près de la moitié des Français se disent prêts à faire sécher l'école à leurs enfants. Car l'affaire est tentante : les 1er et 8 mai tombent un mardi et sont presque immédiatement suivis du jeudi de l'Ascension, fixé au 10 mai.

"La situation rencontrée cette année pour les vacances de printemps est exceptionnelle", fait savoir le ministère de l'Education nationale à franceinfo. Le calendrier scolaire de cette année a été fixé par un arrêté le 16 avril 2015 et reconnaît le ministère, "si, à l’époque de nombreuses organisations étaient défavorables au calendrier global proposé, aucune alternative consensuelle n’a été proposée". Résultat : cinq académies sur les 12 que compte la zone B ont décidé de décaler les vacances du 25 avril au 14 mai, au lieu du 21 avril au 7 mai. 

"On ne voulait pas créer de difficultés auprès des enseignants"

Les académies de Caen, Nantes, Orléans-Tours, Rennes et Rouen ont ainsi pris le parti de décaler cette rentrée des vacances de printemps. "La situation de ce report est exceptionnelle mais le mois de mai l'est aussi", explique à franceinfo l'académie de Nantes qui rappelle que le recteur peut procéder à des adaptations du calendrier scolaire après consultation du conseil académique de l'Education nationale et des partenaires scolaires. "On ne voulait pas créer de difficultés auprès des enseignants en créant des perturbations dans la mise en place des séquences pédagogiques", assure-t-on. L'académie de Rennes dit elle aussi avoir voulu "éviter les inconvénients d'une semaine de rentrée perturbée par deux jours fériés". 

L'académie de Nantes affirme enfin avoir pris en compte la situation des internes dans les lycées : "Ils sont assez nombreux chez nous. On les aurait mis dans une situation délicate en les obligeant à faire des allers-retours en train." Pour autant, les élèves n'ont pas plus de jours de vacances que leurs camarades des autres académies : "Le report s'est fait de manière automatique, c'est exactement l'équivalent." Car les deux jours fériés ont en effet été englobés dans les vacances scolaires.

"Les jours d'école ne doivent pas être ratés, ce n'est pas à la carte"

D'autres académies de la même zone ont pourtant fait le choix inverse en décidant de maintenir le calendrier initial. "C'est une décision commune de la région Grand-Est académique, qui a été prise dès septembre et qui s'applique pour les académies de Strasbourg, Reims et Nancy", fait savoir l'académie de Reims à franceinfo. "On ne voulait pas perturber un calendrier qui avait déjà été communiqué avec les chefs d'établissement mais aussi les parents d'élèves et les transports scolaires. Ces derniers s'étaient organisés en conséquence". "La décision a été prise en septembre de ne pas décaler les vacances scolaires et de rester sur le calendrier. On a un calendrier scolaire, on le respecte", fait savoir, de son côté, l'académie d'Amiens. 

L'académie de Reims avance aussi "un délai trop court d'organisation des examens de fin d'année" en cas de report des vacances. 

Les journées d'école ne doivent pas être ratées, les parents doivent avoir ça en tête, ce n'est pas à la carte.

Académie de Reims

à franceinfo

Ne craignent-ils pas un fort taux d'absentéisme la semaine de rentrée ? "L'absentéisme, on ne peut pas l'anticiper avant que les journées ne soient passées. Les enseignants s'adaptent mais ce n'est pas à la carte, les enfants sont censés être en classe, nous répond-on. Le taux d'absentéisme dans l'académie de Reims est très faible par rapport à ces situations de calendrier, en général, les parents jouent très bien le jeu." 

"Quel impact ? Je ne peux pas vous dire"

Dans les autres zones, la situation est un peu plus facile. "Les élèves sont en classe, il n'y a pas de rentrée avec un jour férié qui arrive dès le début", indique l'académie de Dijon, située en zone A. "Mais bon, quel impact cela aura, je ne peux pas vous dire", ajoute-t-on. "Il n'y a pas de ponts organisés dans les écoles et aucune consigne particulière n'a été passée", renchérit l'académie de Toulouse, rattachée à la zone C.

"La consigne est simple : ça va faire deux semaines un peu à trou mais les classes fonctionnent", souligne, de son côté, l'académie de Paris, elle aussi en zone C. "Evidemment, selon qu'il y a 3 absents ou 15, l'enseignant adaptera son cours", et la situation sera sans doute différente entre les classes maternelles et élémentaires. "Bon, mais la semaine prochaine, c'est sûr que ça risque d'être autre chose."

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