Opération "collège désert" en Seine-Saint-Denis : parents d'élèves et enseignants appellent à des "mobilisations" dimanche et la semaine prochaine
"On appelle l'ensemble de la population de la Seine-Saint-Denis à se soulever pour l'école publique, pour défendre l'école publique", a annoncé vendredi 22 mars sur franceinfo Grégory Thuizat, co-secrétaire départemental du Snes-FSU 93, enseignant en lettres modernes au lycée Suger en Seine-Saint-Denis, alors qu'une opération "collège désert" est organisé depuis plusieurs jours au collège Jean Jaurès à Pantin (Seine-Saint-Denis) à l'initiative des parents d'élèves pour réclamer davantage de moyens.
La mobilisation débute dimanche 24 mars "devant la préfecture de la Seine-Saint-Denis, à 14h30, avec un rassemblement à l'initiative de la FCPE93 et des parents d'élèves mobilisés", détaille Grégory Thuizat. La semaine prochaine, "le 30 mars" aura lieu "une grande manifestation à laquelle appelle l'Intersyndicale 93 pour défendre l'école publique dans le département".
Un "sentiment de relégation, de ségrégation"
Les organisateurs font valoir leur "sentiment de relégation, de ségrégation". La situation du collège Jean Jaurès est "symptomatique de l'état d'urgence de l'école publique dans le département", alerte Grégory Thuizat. L'établissement est "le paradigme de la mobilisation qui a lieu depuis le 26 février dernier dans le département de la Seine-Saint-Denis". Il salue les parents qui sont "très impliqués, très représentatifs et très ancrés dans le quartier des Courtillières où est situé le collège Jean-Jaurès à Pantin. C'est l'ensemble de la communauté éducative qui est mobilisée pour permettre d'avoir des conditions dignes et décentes d'exercice de leur métier pour les personnels, mais aussi, en premier lieu, d'étude pour l'ensemble des élèves de l'établissement et plus largement du département".
Le représentant du Snes-FSU 93 dénonce "la sous-dotation structurelle du département de la Seine-Saint-Denis en matière de moyens horaires et humains, comme au collège Jean-Jaurès" où les syndicats demandent des moyens pour "la vie scolaire". Globalement sur le département, les besoins sont, selon Grégory Thuizat, de "175 postes de CPE (Conseiller principal d'éducation), 650 postes d'assistants d'assistance éducative". Mais il y a également des "manques de personnels psycho-sociaux et psycho-médicosociaux, d'infirmières, d'assistantes sociales". Il pointe encore la situation du "bâti dégradé", notamment au collège de Pantin.
Depuis le début de la mobilisation le 26 février, à la sortie des vacances scolaires, les parents d'élèves et les syndicats n'ont "pas eu de réponse" du ministère à leur demandes, affirme encore Grégory Thuizat. "On était parti sur le constat 'pas de moyens, pas de rentrée', donc on n'avait pas fait la rentrée le 26 février", rappelle le représentant du Snes-FSU. "Le ministère ne s'est engagé pour l'instant sur aucune réponse concrète, tangible, si ce n'est nous renvoyer à des hypothétiques arbitrages dont on n'a pas encore vu la couleur à l'heure actuelle". Une demande "d'audience" a été demandé "à Matignon, auprès du cabinet de Gabriel Attal, qui ne nous a pas répondu", dénonce encore Gabriel Thuizat.
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