Grève des enseignants en Seine-Saint-Denis : pour le département, "il s'agit simplement de demander l'égalité républicaine"

De nombreux établissements du département manquent de moyens humains et de matériels, alors que les départements voisins apparaissent bien mieux dotés. L'intersyndicale appelle à une manifestation jeudi à Paris.
Article rédigé par franceinfo
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Vue de la Seine-Saint-Denis depuis un toit de Saint-Denis (photo d'illustration). (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

"Il s'agit simplement de demander l'égalité républicaine", souligne lundi 4 mars sur franceinfo Emmanuel Constant, vice-président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis en charge de l'Éducation, alors que la grève des enseignants du département entre dans sa deuxième semaine. Ils réclament un "plan d’urgence" avec des moyens humains et matériels. "Ça fait déjà quelques années que l'on en parle et rien ne change", observe-t-il.

"On a parfois l'impression, lorsqu'on évoque la situation de l'éducation en Seine-Saint-Denis, de prêcher un peu dans le désert", déplore-t-il encore. "On est en charge des collèges, et ça fait déjà plusieurs mois qu'à la faveur de la publication des indicateurs qui montrent les inégalités scolaires entre établissements, on a sollicité le ministère, les différents ministres de l'Éducation, pour tenter de corriger ces inégalités", ajoute-t-il.

"On ne peut pas faire ça tout seuls"

"De notre côté, on mobilise des moyens au département", dont "un plan d'investissement d'un milliard d'euros sur dix ans, depuis l'automne 2020" pour effectuer des "travaux" dans les collèges. D'autre part "on mène des politiques éducatives autour des questions de culture, notamment pour permettre à nos enfants, à nos élèves d'y accéder. Mais on ne peut pas faire ça tout seuls et on a besoin effectivement de l'Éducation nationale."

Emmanuel Constant paraît presque désabusé. "Quand on voit les moyens importants qui sont sur d'autres académies, qui sont extrêmement proches de l'académie de Créteil et notamment du département de la Seine-Saint-Denis… Il ne s'agit pas d'être jaloux, il s'agit simplement de demander l'égalité républicaine et l'égalité républicaine, sur le département de la Seine-Saint-Denis vis à vis de l'école, on ne l'a pas", constate-t-il.

Un taux de remplacement des profs inférieur

L'intersyndicale réclame 5 000 embauches d'enseignants et un peu plus de 3 000 emplois de vie scolaire. Lui ne s'avance pas sur les besoins. "Ce que je sais, c'est que la proportion de professeurs contractuels en Seine-Saint-Denis est supérieure à ce qu'on peut trouver ailleurs. Ce que je sais, c'est que le taux de remplacement des professeurs est inférieur en Seine-Saint-Denis par rapport à ce qui se passe ailleurs", explique-t-il.

À ces revendications locales s’est ajoutée la colère face aux futurs groupes de niveau, en mathématiques et français, voulus par le gouvernement. Cela donne "le sentiment d'un élément de stigmatisation supplémentaire", reconnaît-il. L'intersyndicale appelle notamment à une manifestation jeudi midi à Paris, jusqu’au ministère de l’Éducation nationale.

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