Mixité sociale : l'université française, toujours aussi élitiste
Dans les universités françaises, l'année dernière, les enfants d'ouvriers représentaient 12% des étudiants seulement, alors qu'on estime qu'ils représentent 29% des 18-23 ans. Les enfants issus des milieux populaires sont donc clairement sous représentés à l'université. Comment en sommes-nous arrivés là ?
Si l'on regarde les chiffres de plus près, on voit que les enfants d'ouvriers sont encore moins présents dans les filières considérées comme prestigieuses. Par exemple, en médecine, ils ne sont que 5% des étudiants, alors que les enfants de cadres représentent 52% des étudiants. Ces inégalités d'accès à l'université s'expliquent par plusieurs raisons. "Ce n'est pas uniquement une question financière - ça joue un rôle -, mais c'est aussi une question d'acquisition, d'environnement culturel", explique Joël Echevarria, directeur des services à Toulouse School of Economics.
Réformer l'entrée à l'université, une bonne idée ?
Pour plus de mixité sociale dans l'enseignement supérieur, le dispositif baptisé les "Cordées de la réussite" met en place des systèmes de tutorat pour les lycéens issus de milieux défavorisés. Mais que fait l'État à ce sujet ? Emmanuel Macron a décidé de réformer l'entrée l'université pour réduire le taux d'échec en première année. L'idée est d'indiquer quels sont les prérequis selon les filières et de proposer aux élèves qui en auraient besoin des remises à niveau. Le budget annoncé par l'État, 1 milliard d'euros supplémentaires sur cinq ans, ne permettra pas, selon la professeure de sociologie Evelyne Barthou de vraies remises à niveau pour les élèves qui en auraient besoin. Elle craint une sélection qui excluerait surtout les élèves issus de baccalauréats professionnel, ce qui réduirait encore un peu plus la mixité sociale à l'université.
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