Laïcité : "Il ne faut pas ôter du crédit et de la légitimité à un enseignant" avec la mise en place de cellules d'appui pédagogique, avertit le syndicat SE-Unsa

Le Premier ministre a annoncé mercredi vouloir mettre en place des cellules d'appui pédagogique pour accompagner "les professeurs qui appréhendent une séquence d'enseignement, qui font face à des résistances, voire des contestations".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les "cellules d'appui pédagogiques" doivent être mises en place pour aider les professeurs confrontés à des "résistances, voire des contestations" de leurs enseignements sur des questions de laïcité. (SANDRINE MULAS / HANS LUCAS)

"Il ne faut absolument pas ôter du crédit, de la légitimité ou de la solidité à un enseignant", avertit jeudi 14 mars au micro de France Inter Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE-Unsa, alors que le Premier ministre a annoncé la future mise en place de cellules d'appui pédagogique pour accompagner les professeurs qui le souhaitent. Dans un entretien à l'AFP mercredi, Gabriel Attal a précisé que ces cellules seraient joignables "par les professeurs qui appréhendent une séquence d'enseignement, qui font face à des résistances, voire des contestations". Plusieurs solutions sont envisageables, comme l'intervention d'un "professeur référent pour donner des conseils, la présence physique d'un personnel non-enseignant au sein de la classe, ou la présence physique d'un personnel formé, faisant par exemple partie des équipes académiques 'valeurs de la République'".

Le syndicat SE-Unsa prévient que "ce n'est pas parce qu'on va rajouter un adulte dans une classe ou un établissement qu'on va résoudre toutes les difficultés". Sa secrétaire générale explique que tout dépend "de l'adulte ajouté, de ses compétences pour accompagner, de sa formation et de son rôle". "Avoir quelqu'un en plus dans une classe ça peut des fois ajouter des difficultés plus qu'en enlever", ajoute-t-elle.

Élisabeth Allain-Moreno pense qu'il faut être prudent avec cette mesure, craignant que cela n'ôte "du crédit" au professeur accompagné. Elle considère en effet que lorsqu'il "y a une atteinte, ou une remise en question de l'enseignement par le professeur, ça veut aussi dire qu'il y a une remise en question de son expertise, de ses capacités à traiter les programmes de façon objective". "Il ne faudrait pas venir accentuer une difficulté là où elle est déjà très importante", avertit-elle.

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