La Cour des comptes veut contrôler l'assiduité des étudiants boursiers
Les étudiants boursiers devront-ils bientôt prouver qu'ils suivent les cours ? Les Sages de la rue Cambon réclament un contrôle accru de leur assiduité.
Les étudiants boursiers bientôt sous surveillance ? Dans son rapport annuel présenté mercredi 11 février, la Cour des comptes prône une "réorganisation en profondeur" du réseau des Oeuvres universitaires et scolaires (Cnous-Crous). Elle pointe notamment un contrôle de l'assiduité des étudiants boursiers "très insuffisant".
Le réseau gère les résidences universitaires, les restaurants et cafétérias universitaires. Elle verse aussi aux étudiants les bourses sur critères sociaux, pour un montant de 1,78 milliard d'euros en 2013.
L'absentéisme peu sanctionné
La Cour relève des pratiques "hétérogènes et peu efficaces" en termes de contrôle de l'assiduité des étudiants boursiers. Il revient aux établissements universitaires de signaler aux Crous les étudiants non assidus, mais la définition "varie entre les établissements". En classe préparatoire, l'absentéisme est mesuré généralement "en demi-journées ou en heures d'absence". A l'université, la présence aux cours magistraux n'est pas contrôlée. Elle peut l'être ou pas en TD (travaux dirigés) ou TP (travaux pratiques), tandis que "de nombreuses universités ne contrôlent que la présence aux examens", suivant des modalités fluctuantes.
Lorsque l'étudiant est déclaré non assidu, les montants recouvrés sont "très faibles par rapport aux bourses versées", déplore la Cour, ce qui "introduit une inégalité de traitement entre boursiers et encourage les fraudes". Or les montants recouvrés peuvent permettre de "payer de nouvelles aides", souligne le rapport.
Dans sa réponse, la Conférence des présidents d'université (CPU) dit avoir "engagé une concertation avec le ministère en vue de clarifier la définition de l'assiduité" et "les modalités de son contrôle".
Fermer certains restaurants universitaires ?
La Cour des comptes pointe aussi "les lacunes de l'offre de logement aux étudiants", "insuffisante et mal repartie". Enfin, elle signale un accroissement du déficit de la restauration universitaire, "principale cause des difficultés financières que connaissent les Crous", avec "une fréquentation en baisse et de plus en plus saisonnière". La Cour préconise donc de "fermer les installations d'hébergement et de restauration trop peu fréquentées".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.