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"Je vais me serrer la ceinture sur toute la partie alimentaire" : la rentrée des étudiants s'annonce plus onéreuse que l'an dernier

Selon l'étude du syndicat étudiant Fage, les étudiants dépenseront plus de 2 300 euros pour la rentrée de septembre 2021. Précarisés, certains vont compter sur les distributions de repas, d'autant qu'ils ont du mal à trouver des petits jobs en raison de la crise sanitaire. 

Article rédigé par franceinfo - Paola Guzzo
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux étudiants plongent dans la précarité, ne trouvant plus notamment de travail en parallèle de leurs études. Ils comptent sur les distributions alimentaires, comme ici, à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Pour vivre, Pierre, étudiant en maths-physique à Strasbourg, a toujours compté sur un job d'été, les APL et sa bourse. Mais il appréhende un peu plus la rentrée de septembre 2021. "Ça va être beaucoup plus compliqué que durant mes deux premières années d'études supérieures, parce que ma bourse va être beaucoup moins importante", explique-t-il. "La première chose sur laquelle je vais me serrer la ceinture, c'est toute la partie alimentaire."

"Je vais faire des repas un peu plus classiques, d'étudiants, donc beaucoup de pâtes. Et si vraiment ça ne suffit pas, il faudra penser à d'autres sources de dépenses."

Pierre, étudiant à Strasbourg

à franceinfo

Pierre devra peut-être rogner sur les sorties, comme d'autres étudiants qui voient le coût de la rentrée universitaire augmenter d'1,32% par rapport à 2020, selon l'étude publiée lundi 16 août par la Fage. Plus de 2 300 euros à débourser selon le principal syndicat étudiant, alors que nombre de jeunes se sont retrouvés isolés, fragilisés par la crise sanitaire, dans l'incapacité de trouver un job étudiant

Heureusement, il y a les distributions de repas

Pierre a vu ces étudiants en grande difficulté, quand il était bénévole dans une association. "Parfois, on avait plus de 1 500 personnes qui venaient chercher des paniers repas", raconte-t-il. "D'un côté, on était content parce qu'on aidait le maximum de monde. Mais de l'autre, c'est grave qu'on soit obligé d'aider autant de personnes, juste pour un principe de base : manger !"

Léo a bénéficié de ces distributions de repas. Cet étudiant en art du spectacle à Clermont-Ferrand veut rester optimiste. Il va "essayer de faire au mieux", même s'il a un budget serré, faute d'avoir pu trouver un job d'été. "Peut-être que ce sera supportable quand même, parce qu'on a la chance d'avoir sur Clermont pas mal d'épiceries solidaires et des distributions de colis ou de paniers repas pour les étudiants. Ça aide beaucoup !" 

L'aide psychologique, chère hors des facs

Léo doit calculer en permanence ses dépenses. Boursier, il bénéficie parfois d'autres aides, mais cela ne suffit pas. Surtout quand il a besoin de soutien psychologique, introuvable ou plutôt débordé à l'université.

"Il y a une seule psy pour peut-être 6 000 étudiants. C'est beaucoup trop peu et le peu de séances que j'ai fait avec elle ont duré moins de quinze minutes."

Léo, étudiant à Clermont-Ferrand

à franceinfo

"Ce n'est clairement pas suffisant", explique-t-il. Reste la solution des psychologues, plus chers, en dehors de l'université, mais Léo n'en a jamais trouvé à moins de 50 euros la séance. "C'est un sac de courses pour la semaine pour moi, donc je suis obligé de faire des choix, ce qui est très dommage", regrette-t-il. Le gouvernement a lancé un chèque psy le 1er février, permettant aux étudiants de bénéficier de trois séances, intégralement prises en charge.

Le remboursement des consultations psychologiques pour tous est une des grandes revendications de la Fage, au côté d'une réforme des bourses, afin que davantage d'étudiants puissent en bénéficier. 

La rentrée plus chère pour les étudiants, "je vais me serrer la ceinture sur toute la partie alimentaire" - Paola Guzzo

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