Harcèlement scolaire : face au silence des victimes, les élèves témoins
Une journée nationale et un numéro de téléphone dédié, ce sont les deux nouvelles mesures annoncées jeudi par la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem pour lutter contre le harcèlement scolaire. L'objectif est avant tout de lever les craintes et les gênes autour de ce sujet. En appelant le 3020, les victimes et les témoins pourront trouver un interlocuteur spécifique. Et la journée "non au harcèlement", organisée dans tous les établissements, permettra de parler ouvertement et de faire de la prévention. Tous les ans, elle sera prévue le premier jeudi après les vacances de Toussaint. Cette année, ce sera donc le 5 novembre.
Sensibiliser les élèves témoins
Dans les collèges qui ont déjà été le théâtre de cas de harcèlements, ce sujet est pris très au sérieux. Au collège Les Renardières de Courbevoie, près de Paris, des élèves ont créé des affiches très explicites qui sont affichées dans le hall. "Le problème, c'est que les élèves harcelés ne le diront jamais. Parce qu'ils ont honte, peur, parce qu'ils se disent que ça va être pire" , explique la conseillère principale d'éducation, Agathe Onillon. Il s'agit donc de sensibiliser les témoins.
Prévenir plutôt que sanctionner
10% des élèves seraient victimes de harcèlement en France. Le phénomène s'agrave avec le développement des réseaux sociaux puisque le harcèlement continue hors de l'école, à la maison. Avant de sanctionner, le plus important est de prévenir. Pour cela, il faut que les élèves témoins acceptent de sortir de leur silence. "Face à un cas de harcèlement, on écoute l'élève. Tous les jours, voire deux fois par jour. On demande aux professeurs de nous prévenir, même pour des événements minimes comme une trousse qui tombe. Et surtout, on met les parents dans la boucle" , préconise Agathe Onillon.
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