Harcèlement scolaire : "C'est un chiffre qui interpelle, qui est glaçant", réagit le syndicat Snes-FSU

Une grande enquête nationale, dévoilée lundi par la ministre de l'Éducation, révèle que plus d'un élève par classe est victime de harcèlement scolaire.
Article rédigé par franceinfo
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Le harcèlement scolaire. Photo d'illustration. (CHRISTELLE GAUJARD / MAXPPP)

"C'est un chiffre qui interpelle, qui est glaçant", a déclaré sur franceinfo Sophie Venetitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat des personnels du second degré (collège et lycées), alors que plus d'un élève par classe est en moyenne victime de harcèlement scolaire. Ce résultat ressort d'une grande enquête nationale dévoilée lundi 12 février par la nouvelle ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet.

"Le harcèlement scolaire existe, c'est un fléau et il va falloir sortir des grandes déclarations, de l'affichage pour lutter correctement contre le harcèlement en milieu scolaire", a indiqué Sophie Venetitay, qui demande à la ministre des "actes". "Elle nous a sorti des chiffres aujourd'hui et maintenant il va falloir des actes", a-t-elle expliqué.

6% des collégiens victimes de harcèlement

Dans le détail, cette enquête menée en novembre 2023 sur un échantillon représentatif de 17 000 questionnaires, soumis à un total de 7,5 millions d'élèves du CE2 à la terminale, a montré que 5% des écoliers du CE2 au CM2, 6% des collégiens et 4% des lycéens sont considérés comme victimes de harcèlement. "On ne pourra pas se satisfaire uniquement de cette enquête-là", a ajouté secrétaire générale du Snes-FSU. "Si cette enquête permet de déclencher des faits, des actes et notamment des moyens au service de la prévention et de la lutte contre le harcèlement scolaire, alors on aura quand même gagné quelque chose", note Sophie Venetitay.

Priorité du gouvernement avec l'annonce fin septembre d'un plan interministériel sur le harcèlement scolaire, avec notamment la création de cours d'empathie à l'école, le Snes-FSU réclame davantage de "moyens humains". "Jusqu'ici, force est de constater que tout ce qui a été annoncé, y compris par Gabriel Attal, ne nous permet pas de lutter de manière satisfaisante contre ce fléau", a-t-elle souligné, arguant qu'aucune création de poste ne se profilait pour la rentrée 2024 chez les conseillers principaux d'éducation (CPE), surveillants et assistants d'éducation (AED).

"On ne pourra pas lutter efficacement contre le harcèlement en milieu scolaire si on n'y met pas les moyens humains", a-t-elle insisté. L'ancienne garde des Sceaux devenue ministre de l'Éducation doit recevoir ce lundi après-midi les syndicats enseignants rue de Grenelle.

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