Suicide d'une collégienne harcelée : "Pour moi, c'est un aveu d'échec", réagit la mère d'une adolescente qui s'est suicidée en 2013
La fille de Nora Fraisse s'est suicidée en 2013. Depuis, elle a créé une association pour lutter contre le harcèlement scolaire.
Après le suicide d'Évaëlle, une collégienne de 11 ans victime de harcèlement scolaire, Nora Fraisse, la mère d'une autre adolescente réagit sur franceinfo. Sa fille Marion s'est donné la mort en 2013. Ce nouveau suicide, "c'est un aveu d'échec", réagit-elle.
Une douleur et une souffrance partagée
"Je connais la douleur, la souffrance, et je comprends qu'il faut donner du sens à ce qui n'en a pas. Je veux dire à ces parents que je suis là, s'ils ont besoin. Il faut continuer le combat, on est forts, on va tenir pour nos enfants et pour tous les autres qui doivent résister", déclare-t-elle.
"Peut-être que si cette jeune fille avait entendu ce qu'on disait, peut-être que si on avait été plus forts, plus vigilants, peut-être que si on avait mis des actions plus fortes au niveau national, elle aurait compris qu'on peut s'en sortir, et peut-être qu'on aurait réussi à dire aux harceleurs que maintenant ça suffit, qu'il faut arrêter."
Nos enfants ne doivent pas mourir de harcèlement à l'école, sur les réseaux sociaux. Ce n'est pas possible.
Nora Fraisseà franceinfo
Après la mort de sa fille, Nora Fraisse a créé l'association "Marion, la main tendue" pour lutter contre le harcèlement scolaire. "Le combat n'est pas terminé, on est nombreux en France. Il y a une journée 'non au harcèlement'. Il y a le 3020 [une plateforme téléphonique], mais c'est, semble-t-il, méconnu. Je n'accepte pas qu'un enfant mette fin à ses jours. Je m'étais promis, j'avais promis à Marion : 'Plus jamais ça.' Je n'arrive pas à tenir ma promesse, mais il faut continuer", insiste-t-elle.
Si des enfants m'entendent, parlez à vos parents, à un adulte. On est vigilants, on est à vos côtés, il y a toujours des solutions, ne mettez pas fin à vos jours, s'il vous plaît
Nora Fraisseà franceinfo
Nora Fraisse explique que "le harcèlement à l'école, c'est un harcèlement qui est pratiqué par un groupe, une meute". "Mais ce n'est pas qu'à l'école, nuance-t-elle. Aujourd'hui, c'est avant l'école, pendant l'école, après l'école, au sport, sur les réseaux sociaux, dans la rue… C'est la société entière, donc moi je milite pour que ce soit une grande cause nationale. Ne limitons pas ça aux parents, aux familles, à l'école. Il faut que la société entière se lève et dise non. Tant qu'on n'aura pas compris que ce n'est pas que du ressort de l'Éducation nationale, on n'y arrivera pas. C'est un fléau mondial", conclut-elle.
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