Éducation : "Il faut apaiser et réformer", soutient la nouvelle ministre Nicole Belloubet

Nicole Belloubet a entamé une série de rencontres avec les syndicats enseignants. "Je veux réengager un dialogue", assure-t-elle.
Article rédigé par franceinfo
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Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale, le 13 février 2024 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"Il faut apaiser et réformer", soutient mardi 13 février sur France Inter Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale, nommée la semaine dernière en remplacement d'Amélie Oudéa-Castéra, empêtrée dans plusieurs polémiques liées notamment à ses critiques contre l'école publique. Dans cette optique, la nouvelle ministre a rencontré lundi, et continuera de rencontrer les organisations syndicales.

"Je veux réengager un dialogue" avec les syndicats, affirme la nouvelle ministre de l’Éducation nationale."Nous repartons sur un dialogue nouveau, insiste-t-elle, je ne m'appesantis pas sur le passé", insiste-t-elle. Nicole Belloubet balaye ainsi les critiques d'instabilité qui pèsent sur son ministère. Depuis 2017, l'Éducation nationale a en effet connu cinq ministres : Jean-Michel Blanquer, Pap Ndiaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra et donc depuis la semaine dernière Nicole Belloubet. Cette dernière reconnaît, à demi-mot, qu'une "stabilité n'est pas inutile" et qu'elle "n'empêche pas les réformes". 

Nicole Belloubet veut aussi se décoller de l'image d'une ministre sous double tutelle, l'Éducation étant un domaine cher à Gabriel Attal et Emmanuel Macron. "Ce n'est pas le Premier ministre qui est à mon bureau tous les jours et ce n'est pas le président de la République qui est assis à côté de moi tous les jours", se défend-t-elle. Elle explique ainsi "discuter" avec le chef de l'État et le chef de l'exécutif sur ses dossiers pour voir "comment implémenter les idées qu'ils ont portées". Elle assure d'ailleurs partager "complètement leur idée qu'il faut améliorer les résultats scolaires et aider les enseignants dans ce sens".

"La fin du cours magistral descendant"

Nicole Belloubet défend, par exemple, les groupes de niveau, cette mesure lancée par son prédécesseur Gabriel Attal en décembre 2023. Pour cela, elle évoque l'enquête Pisa 2022 de l'OCDE sur l'éducation, publiée en décembre dernier et marquée par une baisse du niveau des élèves en France. Elle cite également une consultation en ligne menée l'an dernier sur "le choc des savoirs", à laquelle "230 000 professeurs ont répondu". Elle assure que ces enseignants ont demandé en majorité "moins d'hétérogénéité dans les classes et des prises en charge particulières pour répondre à des besoins spécifiques". "C'est la fin du cours magistral descendant", résume-t-elle. Nicole Belloubet promet ainsi "plus d'autonomie laissée aux enseignants dans la manière dont ils vont prendre en charge les élèves".

La ministre de l'Éducation nationale précise les grandes lignes de cette mesure dont "les modalités ne sont pas encore définitivement arrêtées". Elle martèle qu'il ne s'agit pas de "classes de niveau". Concrètement, tous les élèves d'une même classe auront en commun les cours "d'histoire-géographie ou encore d'éducation morale et civique", mais il y aura, à côté, des "groupes pour prendre en charge les élèves dans les matières fondamentales, les mathématiques et le français". Pour instaurer ce dispositif, le gouvernement promet des effectifs. Nicole Belloubet évoque notamment des "redéploiements internes". Elle ajoute que "la grille d'enseignement, des horaires de sixième et de cinquième vont évoluer avec la mise en place de ces groupes et nous permettront de récupérer un certain nombre d'emplois". "Les postes nous les aurons, et les personnes nous faisons tout pour anticiper les recrutements et avoir les personnels présents à la rentrée", promet-elle.

De manière générale, Nicole Belloubet constate le "manque de personnels" au sein de l'Éducation nationale, dû surtout, selon elle au manque d'attractivité. Pour y répondre, l'exécutif "essaye de modifier le recrutement, le salaire en entrée de fonction et travaille sur la formation continue". Il s'agit "d'essayer de donner des atouts aux professeurs pour essayer d'attirer les gens". Elle évoque donc les efforts fournis "sur les débuts de carrière et les fins de carrière". Mais elle admet qu'il faut encore travailler "sur les milieux de carrière". "Nous allons travailler pour voir comment appuyer ces professeurs au niveau salarial", affirme-t-elle, sans préciser de quelle manière.

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