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Dispositif "Devoirs faits" : "Il faut s'assurer que tous les intervenants auront les compétences nécessaires"

Michel Richard, secrétaire général adjoint du syndicat des chefs d'établissements, était l'invité de franceinfo samedi, à deux jours du lancement du dispositif "devoirs faits". Il craint que la "situation diffère d'une zone à l'autre".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Un enfant fait ses devoirs. Image d'illustration.  (MAXPPP)

Comme Emmanuel Macron s'y était engagé pendant la campagne présidentielle, son ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer met en place le dispositif "Devoirs faits". Il entre en vigueur lundi 6 novembre dans les collèges, à l'occasion de la rentrée des vacances de la Toussaint.

Il s'agit d'une étude surveillée, gratuite, proposée aux élèves de la 6e à la 3e, avec pour objectif d'alléger le travail scolaire, qui pèse parfois sur la vie de famille, mais surtout de gommer les inégalités entre les enfants qui peuvent être aidés par leurs parents et ceux qui n'ont pas d'aide du tout à la maison. Sur le papier, tout doit donc être prêt lundi. Mais selon Michel Richard, le secrétaire général adjoint du syndicat des chefs d'établissements, le SN-PDEN, invité sur franceinfo samedi 4 novembre, la situation pourrait différer en fonction des établissements.

franceinfo : le dispositif sera-t-il effectivement prêt lundi ?

Michel Richard : Il existe 6 000 collèges en France, le déploiement va se faire en fonction de la réalité de terrain. D'autant qu'il se fait sur la base du volontariat, que ce soit les enseignants - qui seront rémunérés en heures supplémentaires -, les retraités de l'enseignement ou les assistants d'éducation. De plus, les moyens alloués à ce dispositif sont distribués au niveau de l'académie, par les rectorats. La situation peut donc différer d'une zone à l'autre.

Outre les enseignants, les retraités et les assistants d'éducation, des volontaires en service civique pourront être appelés pour combler les éventuels manques. Cela ne risque-t-il pas d'induire une inégalité entre les élèves qui bénéficieront de l'aide d'un professeur et ceux qui seront suivis par un volontaire en service civique ?

Il faut s'assurer que tous les intervenants auront les compétences nécessaires pour accompagner des élèves de collège. Une fois qu'on se sera assurés que les accompagnants ont le niveau de formation initiale nécessaire suffisant, les choses se mettront en place sans difficulté.

"Chaque enfant devra pouvoir travailler individuellement, au calme pour faire ses devoirs", affirme le ministre de l'Éducation nationale sur son site internet. Cela vous semble-t-il faisable ?

Là encore, l'organisation du dispositif est laissé à l'initiative des établissements. L'idéal est l'accompagnement individualisé. La question principale réside dans le nombre de personnes qu'on va pouvoir mobiliser sur ce dispositif. Si on veut le généraliser, il faudrait qu'il soit inclus dans les obligations de service des enseignants. À ce moment-là, on n'aura plus de difficultés pour trouver des personnes pour accompagner cette mission.

"Il existe 6 000 collèges en France, le déploiement va se faire en fonction de la réalité de terrain." Michel Richard, secrétaire général adjoint du syndicat des chefs d'établissements à franceinfo.

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