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Des résultats "inquiétants" aux évaluations de 4e : des groupes de niveau "segmenteraient un peu plus les classes", selon le SNES-FSU

"On ne peut pas avoir comme ambition de trier les élèves dès le collège", dénonce Sophie Vénétitay qui craint une école "à deux vitesses".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La secrétaire générale du Snes-FSU, Sophie Vénétitay, était invitée sur franceinfo le lundi 11 septembre 2023. (FRANCEINFO / CAPTURE ECRAN)

"Ce n'est pas la meilleure solution pour résoudre les difficultés", répond mardi 14 novembre sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat enseignant SNES-FSU, à la proposition émise par Gabriel Attal dans une interview au Parisien (article payant) publiée lundi soir. Face à la baisse de niveau en 4e, le ministre de l'Éducation nationale estime que "la réponse peut être des groupes de niveau en français et en mathématiques".

Pour la première fois, cette année, les élèves de 4e ont passé des évaluations nationales en même temps que les tests habituels des CP, CE1, CM1 et 6e et les résultats sont "plutôt inquiétants" pour les 4e, déclare Gabriel Attal : "Un peu plus de la moitié des élèves ne lisent pas convenablement et en mathématiques, plus de la moitié ne maîtrisent pas la résolution de problèmes et la géométrie", relate le ministre.

"Qui aurait pu prédire qu'on aurait des élèves en difficulté alors que les classes de collège en France sont les plus surchargées en Europe, qu'il y a des professeurs qui ne sont pas remplacés, qu'il y a des grands trous dans la scolarité des élèves ?", raille sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat enseignant SNES-FSU.

Il faut "diminuer les effectifs dans les classes"

La responsable syndicale, également professeure de sciences économiques et sociales, estime que créer des groupes de niveau aurait pour effet de "segmenter un peu plus les classes". Sophie Vénétitay avance que ces groupes sont déjà en cours d'expérimentation en classe de 6e, mais que "ce qui est en train de se dessiner, c'est que les écarts se creusent : on fait le minimum avec les élèves qui sont en soutien, et ceux en approfondissement avancent beaucoup plus vite". La secrétaire générale du SNES-FSU prévient que ces groupes peuvent créer "une école à plusieurs vitesses où les élèves les plus en difficulté en seraient réduits à un minimum sans pouvoir s'ouvrir à plus de connaissances". "On ne peut pas avoir comme ambition de trier les élèves dès le collège", critique-t-elle.

Or, si l'on souhaite prendre le problème à bras-le-corps, il faut "diminuer les effectifs dans les classes", déclare Sophie Vénétitay, qui avance que si "les résultats des évaluations montrent que les élèves de 6e ont vu leurs résultats augmenter, c'est parce que ce sont les élèves qui ont connu la diminution des effectifs dans le premier degré". La responsable syndicale estime donc que "c'est bien la preuve que la diminution des effectifs fonctionne". Il faut donc, selon Sophie Vénétitay, "faire la même chose dans le collège", avec du travail "en demi-groupe, de 13, 14 élèves, et faire en sorte de faire progresser tous les élèves", dans "des classes à 24 élèves".

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