Classement de Shanghaï des universités : quatre questions pour comprendre pourquoi aucune fac française n'est dans le top 10
Le classement de Shanghaï 2018, qui répertorie les 500 meilleures universités du monde, vient d'être publié. Encore une fois, il est largement dominé par les universités américaines et britanniques.
L'édition 2018 du classement de Shangaï a donné son verdict mardi 14 août, et une fois de plus, les universités françaises peinent à figurer parmi les 500 meilleurs établissements d'enseignement supérieur du monde.
Le top 10 est identique à l'an dernier, confirmant la domination du système anglo-saxon. Mais les critères de sélection sont de plus en plus critiqués, la performance des établissements étant privilégiée par rapport à la qualité de l'enseignement.
Franceinfo vous explique à quelles difficultés sont confrontées les universités françaises.
Comment se placent les universités françaises dans ce classement 2018 ?
La première université française est 36e. Il s'agit de Sorbonne Université, née de la fusion de Paris-4 (Paris-Sorbonne) et de Paris-6 (Pierre-et-Marie-Curie), qu’on appelle aussi Jussieu. La France ne place que 19 universités parmi les 500 meilleures répertoriées. Parmi elles, Paris-Sud, l'ENS de la rue-d'Ulm à Paris, Aix-Marseille, Strasbourg, Paris-7, Grenoble et Paris-5. 19 universités françaises, c'est une de moins que l'an dernier et c'est loin, très loin des universités chinoises, qui sont une soixantaine dans ce classement. C'est très loin des britanniques avec Cambridge (3e) et Oxford (7e) dans le top 10. Et surtout, c'est loin des américaines, presque 140 universités classées : Harvard, toujours en tête depuis 16 ans, devant Stanford, le MIT, Berkeley ou Princeton. Seul point positif : la France est sixième au classement des pays.
Les universités anglo-saxonnes sont-elles vraiment meilleures que les françaises ?
Oui, selon les critères de Shangaï, qui sont des critères décriés. On ne prend pas en compte la qualité de l’enseignement, c’est la qualité des chercheurs qui prime, notamment dans le domaine scientifique. Par exemple, on prend en compte dans ce calssement les enseignants ou anciens élèves prix Nobel. C’est pour cela qu’on dit que les universités américaines sont inamovibles, car elles ont beaucoup d’anciens élèves primés et elles gardent cet avantage tous les ans. Shangaï prend aussi en compte les travaux des chercheurs et leurs publications dans des revues anglophones. Là aussi, avantage aux Britanniques et aux Américains. En fait, le classement fait la part belle aux mastodontes, aux très grosses universités.
Les françaises luttent-elles à armes égales ?
Clairement non, selon Gilles Roussel, président de la Conférence des universités et président de l’université Paris-Est-Marne-la-Vallée. Il pointe que l'un des critères qui comptent principalement pour ce classement de Shangaï est le budget. Or les budgets des universités françaises sont bien en-deçà des universités comparables aux États-Unis ou en Angleterre. Pour lui, le classement des universités françaises, si on le rapporte au budget, n’est pas si mauvais.
Les fusions et les rapprochements peuvent-ils faire remonter les universités françaises ?
En France, on a essayé de regrouper des universités pour en créer de plus grosses, depuis la loi sur l’autonomie des universités du 10 août 2007. Pas uniquement pour figurer dans le classement de Shangaï, mais plus généralement pour gagner en prestige. Cela semble avoir marché avec Sorbonne Université. Mais avec un bémol : cette université est issue d’une fusion de Paris-Sorbonne avec Pierre-et-Marie-Curie qui était déjà bien classée l’an dernier. De plus, ces fusions sont souvent encore inachevées, inabouties. "Toute la difficulté aujourd’hui, c’est effectivement de faire apparaître l’ensemble des travaux de recherche affectés à un seul établissement, ajoute Gilles Roussel. Alors qu’aujourd’hui la recherche est très morcelée entre école, université, organismes de recherche". En conséquence, le classement de Shangaï choisit de ne pas référencer, par exemple, toutes les publications de ces universités nouvellement fusionnées.
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