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Carte scolaire : "une nuit à l'école" dans la Somme pour protester contre des fermetures de classes envisagées

Des parents de la Somme ont passé la nuit de lundi à mardi dans les écoles de leurs enfants pour protester contre de possibles fermetures de classes. C'est le cas à Vignacourt, où 15 mamans mènent des actions depuis deux semaines. 

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des mères de famille s'opposent à une fermeture de classe à Vignacourt (Somme) (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Une nuit à l'école, c'est le moyen de pression que des parents ont imaginé pour protester contre la fermeture de classes dans plusieurs villes de la Somme, où une trentaine de classes pourrait disparaître. Cette initiative de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) locale a été suivie dans la nuit du 19 au 20 février à Vignacourt, à 17km d’Amiens. Une des dix classes de la seule école de la commune est menacée. 

"Pas d'enfants-sardines"

Dans le hall de l’école, 15 mères de familles se sont installées pour passer la nuit. Ces mamans sont souriantes et motivées, mais aussi "en colère et déçues". Une classe est susceptible de fermer, explique l'une d'entre elles. "On ne veut pas d'enfants-sardines, les uns sur les autres", prévient-elle.

On va se retrouver à 25,7 enfants par classe, ce n'est pas possible.

Une maman de Vignacourt (Somme)

à franceinfo

Ces parents d'élèves organisent une forme de protestation inédite pour eux : "C'est une grande première", disent-elles, précisant que depuis deux semaines, elles mènent un action différente chaque jour.

Des mamans ont passé la nuit du 19 au 20 février à l'école de Vignacourt pour tenter de peser sur la carte scolaire. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Les mères de famille se sont organisées pour cette nuit d'occupation, qu'elles espèrent "constructive". "On a du café, les sacs de couchage, les jus de fruit et un papa venu nous faire des crêpes", indique une manifestante nocturne.

L'objectif de cette nuit à l'école est d'attirer l’attention d’un maximum de parents d’élèves et de les convaincre de se joindre au mouvement qui touche toute la Somme, explique Cathy, dont le plus jeune des enfants est scolarisé à Vignacourt. "J'ai peur qu'on le sacrifie", explique-t-elle. D'autres écoles du département font aussi des occupations nocturnes. "À plusieurs, on est plus forts", assure cette maman.

Le souhait de rester "dans le public"

L’unique école de Vignacourt accueille 207 enfants de la petite section au CM2. ll y en aura une vingtaine de plus en septembre. C'est pourquoi fermer une des dix classes n’a pas de sens, insiste Lucie, qui ne souhaite pas pour autant mettre ses enfants dans le privé.

Pour nos enfants, on veut le meilleur enseignement qui soit, en continuant à les mettre dans le public.

Cathy, maman d'un élève de 8 ans

à franceinfo

Cathy n'imagine pas ses enfants dans une classe trop chargée. "Au niveau de l'accueil, du suivi, l'enseignant ne peut pas s'occuper correctement de 25 ou 30 élèves. On a remarqué qu'il y avait de l'illettrisme dans nos régions, il faut enrayer ça", poursuit cette mère de famille, assurant que toutes iront "jusqu'au bout". Certains parents de Vignacourt défileront de nouveau mercredi dans les rues d’Amiens. Le Conseil départemental de l'Éducation nationale se réunira vendredi. Il arrêtera définitivement la prochaine carte scolaire dans la Somme. 

Dans la Somme, des parents ont passé la nuit à l'école pour protester contre de possibles fermetures de classes - un reportage de Sandrine Etoa-Andegue

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