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Bugs de l'enseignement à distance : "Le jour où 20% de la population bascule en distanciel, c'est une charge très importante", justifie le ministère de l’Éducation nationale

Après une semaine de dysfonctionnement des espaces numériques de travail et du site du CNED, Edouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire, promet que les quinze jours de vacances seront consacrés à "lever définitivement toutes les difficultés".

Article rédigé par franceinfo
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Les espaces numériques de travail (ENT) de l'Education nationale ont connu de nombreux bugs informatiques entre le mardi 6 et le vendredi 9 avril 2021. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

"Le jour où 20% de la population bascule en distanciel, c'est une charge très importante pour un système informatique", explique sur franceinfo, vendredi 9 avril, Edouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire au ministère de l’Éducation nationale. La semaine de cours en ligne mises en place en raison de l'épidémie de Covid-19 a été émaillée de nombreux bugs informatiques.

franceinfo : Beaucoup d'enseignants ont le sentiment que les leçons de l'an dernier n'ont pas été tirées. Est-ce le cas ?

Edouard Geffray : Les élèves et les professeurs représentent 20% de la population française, donc le jour où toute cette proportion de la population bascule en distanciel, c'est une charge très importante pour un système informatique. De plus, en comparaison à l'année dernière, l'usage des outils comme les ENT [espace  numérique de travail] ou "Ma classe à la maison" a été sans commune mesure par rapport à l'année dernière.

Les ENT de cinq régions ont connu des difficultés, mais grâce à la mobilisation des différents acteurs, notamment les collectivités territoriales, la situation a pu rapidement revenir à la normale.

Edouard Geffray

à franceinfo

Le site du CNED quant à lui a été confronté, alors même qu'il y avait un nombre de connexions important, à une série d'attaques informatiques qui se sont étalées sur toute la semaine, ce qui s'est traduit par un engorgement. Cela n'a cependant pas interdit totalement la tenue de classes virtuelles. Hier encore, un million cinq élèves ont pu suivre des cours en ligne sur le CNED.

Depuis un an, y a-t-il eu suffisamment d'investissements pour protéger les serveurs et les systèmes qui permettent l'enseignement à distance ?

Tous les systèmes ne dépendent pas des mêmes services, et ils ont plusieurs maillons. Ce sont chacun de ces maillons qu'il faut pouvoir sécuriser et monter en puissance. Des investissements ont bien été faits. En début de semaine, nous sommes trouvés dans une situation très particulière qui a révélé la nécessité de monter en puissance sur certains sujets et de mieux se protéger techniquement contre des cyberattaques nombreuses et répétées. Nous allons donc poursuivre dans ce sens avec notamment les collectivités locales avec lesquelles nous travaillons étroitement. Une plainte a été déposée pour déterminer les diverses origines de ces attaques, une enquête est en cours actuellement.

Dans deux semaines, après les vacances, les cours vont reprendre en ligne pour les collégiens et les lycéens. Le système va-t-il tenir cette fois ?

Nous avons quinze jours pour travailler ensemble, collectivités territoriales, État, etc, et lever définitivement toutes les difficultés qui ont pu se présenter cette semaine.

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