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Violences conjugales : "Ces affaires doivent être jugées d'une manière spécifique", préconise la ministre à l'Egalité femmes-hommes

Isabelle Rome, ex-magistrate devenue ministre, annonce la création d'un "pack nouveau départ" pour les femmes victimes de violences conjugales et précise ce qu'elle souhaite pour améliorer le traitement judiciaire de ces affaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Isabelle Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, le 1er septembre 2022 à la sortie de l'Elysée. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

"Donner une gifle à sa femme, cela n'a rien à voir avec voler un portable dans un magasin. Il faut interroger cet acte et lui apporter une réponse immédiate." Les affaires de violences faites aux femmes doivent être jugées "de manière spécifique", préconise, dimanche 4 septembre, la ministre déléguée à l'Egalité femmes-hommes. Isabelle Rome s'exprime dans un entretien au Journal du dimanche, alors qu'Elisabeth Borne a annoncé, vendredi, la création fin septembre, pour une durée de six mois, d'une mission parlementaire chargée de faire des propositions pour améliorer le traitement judiciaire des violences conjugales.

Cette mission sera confiée "à des parlementaires de groupes différents, chargés de dresser d'abord un bilan, puisqu'il existe déjà 123 filières de traitement d'urgence dans les 164 tribunaux du pays", précise Isabelle Rome dans Le JDD. "D'ici à six mois, ils formuleront des préconisations" et "avec Elisabeth Borne et Eric Dupond-Moretti, nous pourrons aussi nous inspirer de modèles comme l'Espagne ou le Québec", ajoute-t-elle.

"Former tous les juges et procureurs"

Interrogée par Le JDD sur l'éventuelle création d'une catégorie de magistrats, la ministre déléguée auprès de la Première ministre répond qu'elle ne "veu[t] pas anticiper sur les conclusions de la mission". "Au minimum, il faut continuer à former tous les juges et procureurs susceptibles de traiter ce type d'affaires. Notamment sur la notion d'emprise, voire de contrôle coercitif", ajoute Isabelle Rome.

Elle relève que les retraits de l'autorité parentale à l'auteur de violences conjugales "sont prononcés de plus en plus souvent : 411 pour le seul premier semestre 2022, contre 75 en 2017". "Il faut en finir avec ce vieux schéma selon lequel un conjoint violent peut être un bon père", dit-elle encore.

Le "pack nouveau départ", un "guichet unique"

"Il faut aussi interroger la violence des auteurs et fournir un accompagnement spécifique aux victimes", poursuit la ministre déléguée, qui annonce le lancement d'un "pack nouveau départ". "Une sorte de guichet unique, expérimenté dans plusieurs sites, pour fournir tout l'accompagnement nécessaire aux victimes et les aider à prendre leur envol : mobilisation d'aides sociales, accès à la formation, aide au retour à l'emploi, hébergement d'urgence ou soutien psy", détaille-t-elle.

Pour autant, elle n'annonce pas de hausse du budget alloué à "cette grande cause" renouvelée pour le quinquennat. "Le milliard d'euros que réclament les associations, on y est", défend Isabelle Rome, qui parvient à ce résultat en mettant "bout à bout toutes les sommes qu'y consacrent les ministères". Pourtant, les associations spécialisées dénoncent toujours un manque de financements. "La volonté sans moyens, c'est un effet d'annonce. Dire que c'est important mais ne pas trouver l'argent pour régler le problème, ça n'est pas cohérent", avait raillé sur franceinfo dès vendredi Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes.

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