Harcèlement sexuel : la parole se libère dans les hôpitaux
Elle raconte pour la première fois, pour inciter les autres à parler. En 2019, jeune externe, une médecin assiste un gynécologue au bloc pour l'examen de l'utérus d'une patiente. Une remarque la choque, alors qu'elle vient de se baisser : "À ce moment-là il dit ‘j’aime bien quand elles sont à genoux, en plus on ne les paye pas cher’". Il lui propose de le rejoindre dans son bureau à 19 heures. Elle refuse. "Il a dit qu’il rigolait. Il ne semblait pas du tout gêné de ça", souligne-t-elle.
La parole est-elle en train de se libérer à l’hôpital ? Cette semaine, l’infectiologue Karine Lacombe parle et accuse le célèbre urgentiste Patrick Pelloux, qu’elle qualifie de "harceleur débordant d’assurance grâce à son poste à responsabilités". Ils travaillent ensemble à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, lorsqu'elle assure l'avoir vu saisir une interne par le cou et se frotter le bas-ventre contre elle. Contacté, Patrick Pelloux nie fermement.
Une réunion prévue par le ministère
Mais l’affaire interroge le monde hospitalier. Certains dénoncent sa culture grivoise. En 2021, une étude révélait que près de 50 % des étudiantes en médecine subissait des remarques sexistes, 38 % du harcèlement sexuel et 5 % des gestes déplacés. "C'est incroyable de se dire que dans de grands services, où tout le monde est au courant, ça puisse encore se faire au quotidien de manière aussi ouverte", alerte Emmanuel Hay, président du syndicat des internes des hôpitaux de Paris. Le ministre de la Santé a rappelé que les violences sexistes n'avaient pas leur place à l'hôpital. Une réunion sera organisée prochainement avec les professionnels de santé.
Parmi Nos sources
Association Nationale des Étudiants en Médecine de France
Intersyndicale Nationale des Internes
#Metoo à l'hôpital : Patrick Pelloux dans la tourmente, Paris Match
Liste non exhaustive.
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