Harcèlement de rue : "Un problème d'éducation avant tout", pour la réalisatrice Lisa Azuelos
À l'occasion du lancement d'un groupe de travail portant sur la possibilité de pénaliser le harcèlement sexuel dans la rue, la réalisatrice Lisa Azuelos salue cette initiative et souligne un "problème avant tout d’éducation".
Marlène Schiappa, la secrétaire d'État à l'égalité professionnelle a lancé mardi 19 septembre un groupe de travail chargé de plancher sur la possibilité de pénaliser le harcèlement sexuel dans la rue.
"C’est une bonne idée de dire par la pénalisation que ce n’est pas acceptable et que ce n’est pas tolérable", a déclaré sur franceinfo Lisa Azuelos, réalisatrice de cinéma (Comme t'y es belle, ou encore Dalida) et présidente de l’association Ensemble contre la gynophobie.
"Les femmes peuvent être autre chose qu’un objet de désir"
Pour elle, "ce qui est important, c’est que plus personne n’ait envie d’harceler, que les hommes, parce que ce sont souvent eux, se rendent compte que les femmes peuvent être autre chose qu’un objet de désir."
Ce que j’aimerais, c’est que les hommes et les femmes deviennent des sujets de plaisir.
Lisa Azuelos, réalisatrice de cinémaà franceinfo
"Si une femme est un objet de plaisir, l’homme aussi est un objet de son plaisir. Et c’est vraiment la question du désir qu'il faut apprendre à travailler ensemble. Malheureusement entre la religion et la société de consommation pour l’instant on est complètement esclave de nos pulsions et de nos désirs", regrette t-elle.
"C’est un problème avant tout d’éducation"
"La loi est là comme un chirurgien", ajoute Lisa Azuelos. "C’est-à-dire quand on a eu un accident de voiture et qu’on a les deux bras et les deux jambes cassés, c’est important de se faire réparer donc je ne peux être que d’accord ! En revanche, comment peut-on éviter l’accident de voiture ? Je pense qu’on a malheureusement 10, 15 ans devant nous si on décidait d'une loi aujourd’hui. C’est un problème avant tout d’éducation", note la réalisatrice.
"Je pense que dans plein de sociétés, dans plein de trottoirs, les femmes ont intégré le harcèlement de rue. Il y a des pays ou on répond à ça par la burqa, c’est une solution. Évidemment on n’a pas envie que ça soit une solution ici", ajoute Lisa Azuelos.
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